There's no Happy Ending for us || Hiroto & Daichi

» Angel face « Hides a devilish bitch

Shizuka observait sa domestique, très occupée à charger dans sa valise les vêtements dont elle pourrait avoir besoin pour sa fin de semaine entre amis. Et elle? Elle observait son cellulaire devenu soudainement bien silencieux. Voilà plus d’un mois qu’elle n’avait pas échangé ni un mot ni un regard avec Hiro. Eux qui passaient généralement leur temps ensemble c’était royalement évités et ce, d’un commun accord dirons-nous. Même à l’université, si elle le voyait, elle le saluait de la tête, rougissait et s’éloignait. Était-elle fâchée contre lui? Non pas vraiment, il y avait juste ce curieux malaise, elle ne voulait pas savoir s’il lui en voulait, ou s’il était vraiment déçu de ce qu’ils avaient faits. Elle ne voulait même pas se souvenir.

Et surtout, elle ne voulait pas le regarder, elle ne voulait plus voir son sombre regard et s’y perdre. Et plus que tout, elle refusait de prendre connaissance des sentiments étranges qui montaient en elle dès qu’elle le voyait. Un cœur qui bat plus vite, cette envie de le serrer contre elle. Elle aurait probablement du le retenir ce soir là, dans son entrée, au lieu de la laisser partir. Mais qui était le plus brisé des deux hein? Elle n’avait plus de confident, plus personne à qui parler, à qui raconter ses angoisses… Et elle ne pouvait pas le dire à Daichi… Enfin, il y avait aussi le fait qu’elle ne voulait pas discuter de cette soirée avec Hiro. Elle l’avait quand même appelé par le nom de son meilleur ami. Ce n’est pas très flatteur pour un homme hein ?

Mais alors, était-ce par masochisme qu’elle regardait sans cesse son portable pour s’assurer qu’elle n’avait aucun message? Était-ce par masochisme qu’elle tapait sans arrêt le même texto : « Désolée Hiro-kun ……tu me manques» sans avoir la force d’appuyer sur envoyer? Peut-être bien… toujours est-il qu’elle aurait tout donné pour que tout redevienne comme avant. Si c’était ça, les conséquences d’une seule petite nuit, elle préférait rester loin des hommes pour toujours. Elle venait quand même de perdre son meilleur ami. Bref, une fois la valise complète, elle laissa sa domestique la charger dans sa limousine où elle prit place. Shizuka était comme toujours très soignée, et elle tâchait d’afficher un sourire. Il fallait préserver les apparences, faire croire à Daichi que rien ne s’était produit… Puisque c’est ce qu’elle lui avait affirmé quand il avait demandé si elle était en froid avec Hiroto…

Pourquoi fallait-il que son ex-mari ait des idées. D’ailleurs, pourquoi fallait-il qu’il pense tout simplement !! Était-ce une nouvelle façon de faire souffrir sa pauvre ex-femme, ou alors était-ce un divertissement? Sa dernière trouvaille, en ligne, c’était ce de changer les idées d’Hiroto en l’amenant pour une virée entre amis : tout un week-end dans une riche auberge à profiter des sources chaudes. Un véritable plaisir en temps normal, pour notre nipponne qui ne pouvait que jubiler à l’idée de se relaxer dans un endroit aussi luxueux. Sauf que cette fois, l’idée que son confident soit là : vu que c’était pour lui, la mettait mal à l’aise et, n’eut été des supplications de son Daichi adoré, elle aurait refusé la virée. Quitte à passer pour une horrible amie. Bref, elle fit arrêter sa limousine devant chez Daichi d’abord, une fois son ex-mari à l’intérieur, direction chez Hiro puis, les voilà tous les trois en direction vers leur week-end entre amis…Oui bon… On ne parle pas de Shizu qui n’osait même pas regarder en direction d’Hiroto.

« é.è Dai’ tu sais, ça va être ennuyant pour vous, je veux dire, ce ne sont pas des bains mixtes en même temps, on va être séparés toute la journée. Tu es certain que je dois venir ? Vous auriez du vous faire un week-end entre garçons. »

Shizuka de mauvaise volonté, c’est très insupportable. Et là, elle avait cet air pincé de gamine qu’on force à faire quelque chose de désagréable. Parce que voir Hiro c’était désagréable? Oui évidement ! Elle était encore un peu boudeuse contre son « merde » après tout, on ne dit pas ça à une fille quand on vient de prendre sa virginité hein! è.é !!! Et puis elle en voulait à Daichi aussi d’être resté sagement avec Riina, il ne faut pas chercher avec les filles, ça se fâche pour rien. Mais surtout, elle était très mal à l’aise avec Hiroto. Depuis cette soirée, elle avait l’impression qu’il pouvait vraiment TOUT savoir d’elle. C’Était comme se promener toute nue en permanence comme impression. Déjà qu’il lisait dans sa tête… Et elle s’en voulait, de ne pas l’avoir retenu, après tout, qu’avait-elle à perdre ? C’était un type bien, ils auraient pu enterrer cet incident. D’ailleurs, n’avaient-ils pas convenu de le faire ? Faussant un sourire, elle se rapprocha un peu de Daichi.

« è.é Je viens juste si tu me fais un massage toi-même ! »

Comment être une boudeuse. Le problème ? En se déplaçant vers Daichi, elle avait laissé voir, sur le fond de la limousine – qu’elle n’avait pas osé prendre depuis son aventure avec Hiro, la chemise abandonné du beau nippon. Ouai super, côté subtilité, c’est le pied. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était espérer que Dai’ ne l’ait pas vu et lancer un regard suppliant à Hiroto…

Ça faisait un moment que Daichi s’inquiétait de l’attitude d’Hiroto. Il ressemblait à un fantôme, il n’avait pas organisé de fête et ne semblait pas même aller à celles auxquelles il était invité. Même si c’était probablement normal après l’attitude de Johnny, Dai’ trouvait que c’était pire que ça devrait être. Hiro était quelqu’un de fort psychologiquement, ça serait étonnant que le fait de se faire plaquer par une lycéenne l’abatte autant. Sans trop savoir ce qui s’était passé après qu’il ait laissé Shizuka s’occuper d’Hiro, il s’en voulait vraiment de les avoir laissé partir ensemble. Il s’était bien amusé avec Riina, mais il avait quand même abandonné avec son meilleur ami dans un moment aussi critique. C’est exactement pour cela qu’il avait eu l’idée de faire une escapade entre ami dans un spa luxueux et terriblement cher. Ses parents trouvaient que c’était beaucoup, puisque bon il payait pour les deux invités et lui-même, mais ils semblaient comprendre que c’était important pour lui. Quoi qu’il en soit, le plus difficile ne fut certainement pas de convaincre ses parents de le laisser dépenser l’argent, mais plutôt de convaincre les deux invités de venir. Hiroto semblait tellement ailleurs que le convaincre du bien-fondé de l’idée avait quasiment relevé du miracle. Bon étrangement, après avoir dit que Shizuka viendrait ou du moins qu’elle était invitée, son meilleur ami avait semblé moins à l’aise. Allez savoir pourquoi… Enfin c’est la raison qui poussa le jeune homme à demander à son ex-femme s’il s’était passé quelque chose entre elle ou encore s’ils étaient en froid. Parce que bon, il serait complètement idiot de les inviter s’ils étaient mal à l’aise en présence de l’autre, qu’il y ait une raison ou pas.

Après avoir réussi à convaincre les deux invités de venir, Shizuka ayant accepté de venir après qu’il l’ait supplié à plusieurs reprises, il leur donna la date. Il fut également décidé que c’était la demoiselle qui viendrait les chercher. Il fut le premier à embarquer et il s’assit automatiquement à côté de son ex-femme. Hiro embarqua ensuite et un genre de malaise s’installa dans la limousine. Daichi arqua un sourcil et regarda successivement ses deux amis. De toute évidence il s’était passé quelque chose, mais aucun des deux ne semblaient vouloir dire quoi. Gardant le silence tout comme les deux autres, il commença à se demander si c’était vraiment une bonne idée de les inviter les deux. Surement pas, mais maintenant que le mal était fait autant s’arranger pour que ce soit une fin de semaine intéressante. Shizuka était de très mauvaise fois, c’était assez évident disons. Un weekend entre garçons ? Mauvaise idée, Hiroto était tellement déprimé et il n’y avait moyen pour Daichi de savoir la véritable raison. Parce que bon, mettre toute la faute sur Johnny c’était bien bon, mais son ami n’avait même pas rit lorsqu’il avait appris ce qui s’était passé avec la lycéenne.

- On pourra toujours se voir entre les bains pour jouer au ping-pong ou simplement pour discuter. Puis, tu vas surement aimer te faire masser plus que nous.

L’air pincé qu’elle avait n’aiderait surement pas l’humeur d’Hiro, mais bon Dai’ ne pouvait que l’encourager avec le sourire le plus adorable possible. Il ne voulait pas que la fin de semaine se passe mal alors il fallait que Shizuka et Hiro mettent du leur. Facile à dire, mais bon… Préférant ne rien dire parce que bon il avait vraiment l’impression de ne pas comprendre ce qui se passait et c’était quelque chose qu’il n’aimait pas, par exemple ce qui s’était passé au chalet, Daichi avait fait un effort pour enterrer ça parce que bon il y avait une bonne intention derrière le tout. Enfin, il sourit légèrement en entendant ce que son ex-femme disait. Lui faire un massage ? Il n’était pas doué dans ce genre de truc et il serait trop gêné pour le faire de toute façon.

- Je veux bien, mais je suis sur qu’Hiro est meilleur que moi. Pourquoi tu ne lui demande pas ?

Toujours avec un genre de sourire, il le perdit bien rapidement en apercevant quelque chose dans le fond de la limousine. C’était… une chemise ? Il n’était pas possessif ou bien à peine, mais il ne voyait pas ce que ça faisait là. C’était bien loin des vêtements que Shizuka portait, c’était plutôt un modèle masculin en fait. Il y avait un homme qui avait laissé sa chemise dans la limousine de son ex-femme ? Ressentant un sentiment de jalousie, il demanda :

- C’est quoi ça ? Ne me dis pas que tu as commencé à mettre des chemises d’homme Shizu ?

Bien qu’il ait demandé cela assez innocemment, Daichi était de moins en moins certain que c’était une bonne idée de la faire cette escapade, même si dans le fond il avait vraiment envie de comprendre ce qui s’était passé, parce qu’il avait un genre de pressentiment que ça avait rapport.

Étendu sur son lit, Hiro venait toujours de finir ses valises pour aller à la fin de semaine organisée par Daichi. C’était d’ailleurs la seule raison qui l’avait poussé à y aller… Parce que sérieusement il ne tenait pas nécessairement à voir Shizuka, encore moins si Dai’ était présent. Déjà qu’ils avaient tous fait pour s’éviter, même à l’université et ils ne se parlaient pratiquement plus. Ça faisait comme un vide dans la vie d’Hiroto. Ce n’était pas du tout la même chose sans elle avec qui discuté de tout et de rien. Le pire, c’était qu’il ne pouvait même pas en parler avec Daichi parce que bon ça ne se disait pas vraiment et il avait promis de ne rien dire. Toutes les fois où il avait tenté de lui envoyer un message texte, n’importe quoi juste pour que ça redevienne comme avant. Sauf que non, ce n’était pas aussi facile que ça. Pas qu’il lui en voulait ou quoi que ce soit par rapport à ce qu’ils avaient fait. Enfin si, mais ce n’était pas vraiment par rapport à elle. Hiro s’en voulait d’avoir bu autant, tout en sachant ce qui arrivait lorsqu’il buvait trop. Il s’en voulait aussi d’avoir mêlé Shizuka à ses histoires de peine de cœur. Il aurait du aller se saouler seul, au moins ça n’aurait pas donné ça. S’il y avait une seule chose qu’il pouvait reprocher à sa confidente, c’était de l’avoir appelé Dai et même encore, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir parce qu’elle aurait voulu que ce soit son meilleur ami. Il n’avait pas eu le courage d’en reparler, puisqu’il fallait quand même s’entendre sur le fait que la première chose qu’il avait dit en réalisant ce qui s’était passé. Il ne s’était pas adressé à elle en tant que tel mais bon, ça prêtait quand même à confusion.

Même s’il ne lui parlait plus et qu’il l’évitait aussi souvent que possible, Hiro ne pouvait pas s’empêcher de trainer son cellulaire au cas où il aurait un message, quelque chose, un signe de vie de la part de Shizuka. Il aurait fait n’importe quoi pour que ça redevienne comme avant, mais il ne pouvait pas nier le fait qu’il aurait vraiment voulu qu’elle le retienne lorsqu’il était parti ce soir-là, quitte à rester avec la femme étrange qui devait être la belle-mère de Shizuka. Mais non, ça ne s’était pas passé comme ça et les conséquences de cette nuit était bien plus qu’une simple peine cœur. Malheureusement non, en y repensant encore et encore, Hiroto aurait nettement préféré être déprimé dans son coin, mais encore avoir quelqu’un à qui parler. Sans compter le fait qu’à chaque fois qu’il apercevait Shizuka il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir la prendre dans ses bras, mais non il ne pouvait pas le faire.

Se contentant de chasser ses pensées en entrant dans la limousine avec un simili-sourire, Hiro s’installa un peu plus loin de ses deux amis. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’ils feraient un beau couple s’il n’avait pas été là. Il n’était peut-être trop tard pour partir ? Bon, le problème c’était que Dai avait organisé cette sortie pour lui. Détail insignifiant en fait. Soupirant très légèrement, il se contenta de regarder à l’extérieur, il savait très bien que Shizuka ne le regardait pas du tout et que Daichi se contentait d’essayer de comprendre quelque chose à la situation. Il les connaissait quand même très bien, donc il ne se trompait surement pas sur ce qu’ils faisaient. Se retournant légèrement pour faire face, pas beaucoup mais quand même, à ses deux amis, il arqua un sourcil en entendant ce que Shizuka disait. Elle… n’avait pas envie d’être là. C’était évident et même si Dai’ semblait déterminé à la convaincre que ce serait amusant, Hiroto ne pouvait qu’en douter. Après tout il était hors de question de convaincre les gens d’avoir un bain mixte et sinon il les laisserait faire du ping-pong. Plus il y pensait, plus il se disait qu’il n’aurait pas du être là.

Ressentant un pincement de jalousie lorsque Shizuka dit qu’elle acceptait de venir uniquement si Daichi lui faisait un massage, il regarda dans leur direction et ne manqua pas de tomber sur la chemise. Elle l’avait laissé là ? Ignorant complètement la réponse de Daichi, ne se rendant même pas compte que ça le concernait, il ne manqua pas non plus le regard suppliant de sa confidente. Sauf qu’avant même qu’il puisse cacher la chemise, Dai’ l’aperçut et ne manqua pas de demander ce que c’était. Eh merde… il fallait trouver quelque chose à dire et rapidement. Ce serait vraiment méchant de laisser Shizuka se débrouiller seule avec ça.

« Hey Dai, il y a quelque chose d’intéressant de ton côté, je crois qu’on sort de Tokyo… »

Avec de la chance ça serait vraiment le cas, sinon tant pis. Ne prenant qu’un instant pour prendre la chemise et s’asseoir dessus avec la plus grande subtilité possible. Il demanda avec un sourire forcé qu’il espérait subtile :

« Tu disais ? »

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Au cas où vous vous demanderiez, non, elle n’était pas charmée à l’idée de passer un week-end avec Hiroto et Daichi, quelque part, elle était tellement honteuse, tellement ébranlée par les évènements des dernières semaines qu’elle ne voulait pas faire grand-chose incluant son ex-mari et son confident. Parce qu’elle ne pouvait rien dire et qu’elle se sentait vraiment stupide. Idiote de faire tout un plat d’une idiotie pareille : on s’entend, toutes les jeunes filles finissent pas coucher avec quelqu’un un jour et, pour certaines, c’est vraiment pire, alors quitte à être ivre, ce n’était pas plus mal vu que c’était avec Hiro et qu’elle avait une confiance aveugle en lui. Oui peut-être, mais ce n’était pas tant contre le nippon qu’elle en avait, c’était contre elle-même. N’était-elle pas amoureuse de Daichi? Parce que si oui, se faire son meilleur ami n’était peut-être pas la plus brillante solution. Et ce, même si elle était ivre morte. Parce que bon, l’alcool a beau diminuer vos inhibitions, elle ne vous fait pas non plus faire des choses totalement à l’opposé de vous-même. Ainsi, quelque part dans son subconscient, elle avait du être attirée par Hiroto… Mais quelle femme ne l’est pas…(oui, on soupçonne Johnny d’être un homme è.é )

Bon, ça serait se mentir que de dire qu’elle ne l’était pas. Elle avait quand même été sous le choc en apprenant que son confident téléphonique était Kaname Hiroto, et encore plus en réalisant qu’il était terriblement craquant. Mais de là à dire qu’elle avait des sentiments pour lui… elle ne voulait même pas l’envisager, parce qu’il y avait Daichi. Et d’ailleurs, pourquoi était-elle avec eux dans cette limousine hein? Elle c’était déjà retrouvé là avec Hiro et, malgré le peu de souvenir qu’elle gardait de cette soirée, les quelques flash qui lui revenaient avaient de quoi la faire rougir. Elle n’osait même pas le regarder, de peur de voir qu’il pensait la même chose qu’elle… Elle préférait s’imaginer qu’il ne se souvenait de rien et qu’il avait juste été déçu de se retrouver avec elle. D’où son « merde » …Ça ou alors, elle n’avait pas du tout assuré et elle avait été tragiquement nulle… La voix de son ex-mari la sorti de ses pensées alors qu’il lui parlait d’activités à plusieurs… et de massages *O*

« Si tu me prends par les sentiments alors là, comment veux-tu que je refuses hein? Tu sais bien que j’adore les massages !! »

Bah oui, parler de massages à Shizuka, c’était à peu près comment offrir des friandises à un enfant. Enfin, parlez-lui de n’importe quel soin, de la coiffeuse au manucure et vous aurez un effet de petite princesse charmée à cette simple idée. Et puis au pire, si ça tournait mal, elle pourrait toujours se noyer volontairement et ainsi, ne pas avoir à endurer les explications. Parce qu’elle préférait mourir plutôt que d’annoncer à son ex-mari, et intérêt amoureux depuis toujours, qu’elle avait couché avec son meilleur ami. Shizuka c’était toujours persuadée qu’elle aimait Daichi, et ce, depuis le bac à sable. Elle avait vieillit sans vraiment arriver à le sortir de sa tête… ce qui était stupide considérant qu’il était dingue de Yayoi. Elle devait être maso, ou alors cruellement timide pour rester dans l’ombre, toujours…. Se rappelant que son ex-époux avait vraiment fait un effort pour cette excursion, elle força un sourire et proposa de venir s’il lui faisait un massage. Ce à quoi, il proposa qu’elle demande à Hiroto.

« O////O Parce que… euh …………PARCE QUE ! è.é »

Bravo, pour nous donner une excuse, tu es vraiment super douée. Oui mais quand même, elle ne s’attendait pas à ce que Dai’ sorte une chose comme ça et elle avait rougit jusqu’à la racine des cheveux, incapable de dire quoi que ce soit. Est-ce que son ex-époux était un abruti ou juste une inconscient? Non mais, quand une fille super mignonne vous demander un truc comme ça, c’est clairement une tentative de drague et lui, comme un crétin, il chasse ça de la main et la repousse vers son ami. Autant dire que depuis le temps qu’il brisait ainsi tous ses essais de séductions, elle avait fini par abandonner. Pas étonnant qu’elle ait préféré les bras d’Hiroto une fois ivre, lui au moins, il ne la repoussait pas vers le premier mec venu. Cette pensée lui fit monter encore plus le rouge aux joues et elle tentait de reprendre son sang froid. Ne pas se laisser abattre, Daichi est un grand timide, elle le savait, il ne voyait sans doute pas les larges sous-entendus qu’elle lui lançait… Il faudrait lui dire en face qu’elle en était dingue pour qu’il le remarque !

Et quelque part, elle se demandait si Hiroto voyait la même chose qu’elle. Remarquait-il lui, qui était un peu moins lunatique, à quel point elle ne cessait d’envoyer des signaux à Dai’ pour lui communiquer qu’elle était folle de lui? Si oui, bah elle avait très honte. À son grand malheur, elle tenta de distraire Daichi mais elle lui dévoila la chemise masculine toujours au fond de la limousine. Pas besoin de vous dire qu’elle n’avait aucune envie d’expliquer le pourquoi d’une telle chose… Elle remercia silencieusement la tentative d’Hiro mais, le regard de son ex-mari avait été plus vite. Devenant de plus en plus rouge, elle fini par lancer :

« Na c’est à Hiro. L’autre jour il était tellement ivre qu’il m’a presque fait un Strip Tease quand je l’ai raccompagné. »

Elle avait tâché de prendre un ton détaché pour dire cela, comme on parle de la météo. Elle ne voulait pas de Daichi découvre la vérité et, lui dire quelque chose qui en était proche, qui était plausible et totalement sans conséquence, c’était le mieux. Au pire, il allait rire un peu et oublier. Et elle aussi, elle pourrait passer à autre chose. Le moins elle mentirait, le mieux ça serait. Et puis, elle était un peu cruelle, notre nipponne, du coup, si Hiroto pouvait avoir l’air un peu stupide, c’était tant mieux. Elle n’avait toujours pas digéré son « merde ». Elle jeta un regard en coin à Hiroto. Ah vengeance, comme on se sent mieux quand on t’applique. Oui, elle avait beaucoup de défauts dont celui d’être rancunière. Mais, quand elle rougit, elle est si mignonne, comment lui en vouloir. La seule chose à espérer, c’est que Daichi ne remarquerait pas le pull hors de prix – propriété de Shizuka, qui trainait aussi dans le fond de la limousine. Note à elle-même, ramasser les fringues la prochaine fois qu’elle violait quelqu’un…

Bon visiblement l’idée de cette excursion n’enchantait que Daichi qui pensait bien faire. Bien sur, il serait amèrement choqué si ça tournait mal, mais pour le moment, il ne comprenait pas du tout et ça ne pouvait pas être pire qu’au chalet. C’était exactement pour cela qu’il acceptait la situation sans trop bronché. Il y avait assez de deux personnes qui ne semblaient pas plus heureux d’être là, personne n’avait besoin d’une troisième. Surtout que bon il était l’organisateur c’était donc son devoir de vouloir y aller, même si à la base Hiro devait être le plus enchanté. Ce n’était pas le cas, mais il fallait quand même dire que les massages n’étaient pas ce que l’étudiant en marketing préférait le plus. Non, Daichi avait plus l’impression qu’Hiroto, dans son état présent, irait lire un livre sur la véranda en cherchant à s’isoler. Qu’il le veuille ou non, son ami faisait ce qu’il voulait et en même temps ça lui donnerait peut-être un peu de temps pour être avec Shizuka. Étant trois ans de plus vieux qu’elle, Dai ne la voyait pas aussi souvent qu’il le souhaiterait et bon c’était dommage. Bien sur la priorité restait Hiro puisque son état était… déplorable disons. Même dans la voiture son ami semblait ailleurs ou au moins il ne semblait pas vouloir être là. Le non-verbal d’Hiro était assez clair et le fait de s’assoir le plus loin possible n’annonçait généralement rien de bon. Soupirant légèrement, Daichi regarda Shizuka dans l’espoir qu’elle comprenne plus que lui et qu’elle voudrait bien lui expliquer ce qui se passait chez son ami.

Malheureusement la demoiselle n’était pas plus éclairante que l’attitude d’Hiro et inconsciemment il fit le lien entre les deux. À coup sur, quelque chose devrait être arrivé, parce que sinon pourquoi seraient-ils comme ça ? De ce qu’il savait, ces deux là étaient de bons amis et encore mieux ils se confiaient l’un à l’autre. Alors pourquoi cette attitude ? Se calant un peu plus dans le siège de la limousine, il tâcha d’avoir l’air naturel. Peut-être qu’il ne s’était absolument rien passé et qu’il était seulement paranoïaque. Daichi aimerait bien ne pas l’être, mais il ne voulait pas avoir raison non plus. Si quelque chose s’était passé par rapport à ces deux là, ça devait être minimalement grave pour qu’ils agissent ainsi. Au moins, il réussit à changer l’attitude en parlant de massage. Oui, il la prenait vraiment par son point faible et c’était très bien comme ça. Selon lui, elle devait être présente pour pouvoir l’aider à remonter le moral d’Hiroto.

- Évidemment. En plus c’est l’un des établissements les plus réputés alors vous êtes mieux d’apprécier.

Bien évidemment ce commentaire s’adressait aux deux personnes présentes. Convaincre une Shizuka de mauvaise foi était une chose, mais un Hiroto déprimé c’était complètement autre chose. Enfin, peut-être, avec beaucoup de chance, qu’un massage le détendrait. Au moins la demoiselle semblait plus que contente par l’idée de se faire masser. Daichi fut très mal à l’aise lorsqu’elle lui demanda un massage. Certes, il était assez, voir très, innocent et donc il ne put s’empêcher de la rediriger vers son meilleur ami. Hiro était bien moins timide et ce serait mieux comme ça, faire un massage à quelqu’un en ayant l’air d’une pivoine n’était pas quelque chose qu’il avait prévu faire. Il tenait vraiment à l’apparence qu’il donnait et donc il ne pouvait pas se permettre d’être gêné devant son ex-femme. Il y avait quand même une question d’honneur là dedans. Il avait 22 ans et ils étaient divorcés. Mis à part cela il n’y avait pas vraiment de logique dans le résonnement, mais que voulez vous.

- Quoi ? Hiro serait meilleur non ?

D’un côté purement technique probablement, mais là on ne parle pas de ça du tout èwé Il faut pardonner à Dai d’être innocent, mais il y avait quand même une limite. La tête rouge de Shizuka le fit sourire. Elle était vraiment trop mignonne c’était injuste ! Bon ce n’était pas si injuste que ça surtout qu’elle était quasiment subtile dans ses techniques de dragues et que si il n’était pas aussi idiot pour la repoussée vers Hiro, ça aurait peut-être pu aboutir à quelque chose de bien. Enfin, ce n’était pas comme s’il était capable de se rendre compte de quoi que ce soit.

Ce sujet fut bien rapidement chassé de la tête de Daichi puisque son regard se posa sur quelque chose. Une chemise blanche, tout ce qu’il y avait de plus normal, et ce qui remplissait le trois-quarts de la garde-robe d’Hiro même si cette idée n’effleura même pas l’esprit du jeune homme, mais c’était simplement le fait que ça se retrouvait dans la limousine de son ex-femme qui le rendait jaloux. Ce n’était pas à elle, mais à un homme. Hiroto avait beau essayé de la cacher, Dai n’était pas dupe et au contraire il se demanda pourquoi son ami essayait de faire ça. Son ami n’était certainement pas assez idiot pour penser qu’il ne l’avait pas vu ? Arquant un sourcil, il resta muet devant ce que Shizuka disait. Ivre et Hiro dans la même phrase n’indiquait jamais rien de bon et ça il le savait. Regardant le sol pour ne pas voir le regard de la demoiselle. Il ne voulait même pas savoir si cette tentative de strip-tease lui avait plu ou non.

- Je veux bien croire qu’Hiro est assez idiot pour faire ça, mais pourquoi ton pull est sur le sol ? Parce que c’est assurément à toi.

Il ne fallait pas exagérer, Dai n’était pas un idiot non plus. Quelque chose lui disait qu’il aurait mieux fait de se taire et qu’il ne voulait pas savoir la raison. C’était évident que ça ne lui plairait pas, mais en même temps une partie de lui-même se doutait que ça avait un rapport avec leur attitude. Au moins il allait comprendre.

Tâchant d’avoir l’air relativement heureux, juste pour faire plaisir à Daichi, il entra dans la limousine de sa confidente. Non, ça faisait décidément bizarre de se retrouvait là dedans et on ne pouvait pas dire qu’il était très à l’aise. Après tout, il y avait un moins, il s’était retrouvé avec elle, mais pas pour la même chose disons. Même s’il ne se souvenait pas de tout, il se souvenait d’une partie et à chaque fois que quelque chose de plus s’ajoutait dans son esprit, il ne pouvait pas s’empêcher d’être encore plus mal à l’aise. Comment il avait pu faire ça ? Surtout en sachant que Daichi et Shizuka aurait pu former un couple, en sachant qu’à coup sur sa confidente aurait préféré avoir Dai dans son lui plutôt que lui. Non, il avait été idiot d’accepter de demander à Johnny de venir, encore plus idiot d’avoir accepté d’y aller quand même avec une escorte surprise et on ne parlait même pas de sa stupidité après avoir accepté de boire avec Shizuka. Il savait ce qu’il devenait en buvant trop d’alcool. Avait-il vraiment cru pouvoir se retenir ? Il ne voulait même pas répondre à sa propre question. Hiroto n’en voulait pas à Shizuka, elle ne pouvait pas savoir que ça allait déraper vers ça, mais lui oui. Il avait voulu oublié l’humiliation qu’il avait subit et ça avait marché. Il ne pensait pratiquement plus à ça. Il avait autre chose de bien différent sur la conscience.

La voix de Daichi le sortit de ses pensées. Juste à entendre le ton de voix que son ami utilisait, Hiro savait que ça s’adressait à lui aussi. C’était vrai, son meilleur ami avait mis beaucoup d’effort dans l’organisation de cette fin de semaine et il n’avait pas le droit de tout gâcher pour quelque chose qui le mettait mal à l’aise. C’était juste que devant son ami et sa confidente, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir de trop. Surtout lorsqu’elle affirma qu’elle ne viendrait que s’il lui faisait un massage. Enfin, il ne se sentait pas juste de trop, il ressentait un pincement de jalousie. Quelque chose qu’il n’avait pas ressentit avant de connaitre Shizuka, avant de la voir pour vrai. Il se sentait stupide de ressentir ce genre d’émotion alors qu’il était évident qu’elle aimait Daichi. Il fallait vraiment que son ami soit innocent ou idiot pour ne pas s’en rendre compte. C’est pourquoi Hiro n’osa même pas les regarder lorsque Dai’ la repoussa vers lui. La réaction de Shizuka était mignonne, mais il ne s’autorisa même pas à le penser, il préféra se frapper légèrement la tête sur la vitre, juste assez faiblement pour que ses amis ne le remarquent pas. Évidemment Daichi restait toujours aussi innocent et idiot, si bien qu’Hiroto décida d’intervenir, sans vraiment y penser en fait.

« Non. Elle veut un massage de toi, pas de moi. »

Il ne fallait pas exagérer non plus. Shizuka n’était pas subtile du tout et même s’il était jaloux de ce qu’elle faisait, il n’avait pas du tout envie de les voir, surtout Daichi en fait, ne pas réaliser ce qu’ils ressentaient. C’était peut-être pour se faire pardonner, mais il n’allait pas s’interposer. De toute façon, il n’avait pas encore décidé ce qu’il ressentait pour Shizuka. C’était sa confidente, il avait une confiance totale en elle. Ça c’était évident, mais est-ce que c’était tout ? Encore une fois, il ignora la question qu’il se posait lui-même pour se concentrer sur autre chose; la fin de semaine qui se présentait à lui. Au moins, il n’y avait pas de bains mixtes. Il aurait été hors de question qu’il embarque dans un bain mixte avec elle. Il aurait été trop mal à l’aise après ce qui s’était passé.

Bon tentative complètement ratée de cacher la chemise, Daichi avait été plus rapide et la question qu’il posait le prouvait. Ne trouvant absolument rien à répondre, ce n’était pas comme s’il pouvait dire la vérité, il fut surpris lorsqu’il entendit Shizuka affirmer que c’était à lui. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle n’allait quand même pas lui dire ce qui s’était passé comme ça, comme si elle annonçait quelque chose d’aussi peu important que la météo ? Heureusement, ou malheureusement, ce ne fut pas le cas, elle dit qu’il lui avait presque fait un strip-tease. Oui, bon il avait l’air de quoi maintenant. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il l’aurait fusillé du regard, mais il ne préférait pas regarder dans leur direction. Ne voulant pas du tout voir le regard de Daichi en fait. Après tout, est-ce que son ami croirait vraiment ça ? Ou plutôt serait-il assez bête pour se dire que c’était uniquement ça qui s’était passé ? Espérant que ça passerait comme dans du beurre, son espoir fut bien vite briser en entendant ce que Daichi demandait. Merde, le pull… Fronçant les sourcils, il ne put s’empêcher de dire :

« Merci de penser que je peux être assez idiot pour faire un strip-tease. »

Oui, à la place ça serait peut-être mieux de trouver une raison pourquoi le pull de la demoiselle était là. Ce n’était pas parce que Shizuka avait donné l’impression à Daichi qu’il était un idiot, qu’il devait en faire autant.

« Elle a dut se changer un moment donné… »

En ayant le regard fixé sur le sol de la limousine ce n’était pas vraiment subtil ou encore crédible… Avec de la chance Daichi croirait cette hypothèse qui a la limite serait très crédible. S’il n’avait pas été celui qui l’avait dit en fait.

» Angel face « Hides a devilish bitch

Était-ce la situation, l’atmosphère en général ou le fait qu’elle voyait plus que jamais, depuis cet incident avec Hiro, combien Daichi pouvait être stupide par moment? Shizuka n’avait plus de patience pour ce qu’elle trouvait autrefois mignon, elle en avait juste marre, marre de sans arrête lui ouvrir les portes toutes grandes et qu’il ne remarque rien. D’ailleurs, c’était pourtant évident non qu’elle était dingue de son ex-mari, même Hiroto était au courant et c’était un des seuls sujets qu’elle lui avait caché. La subtilité et notre nipponne ça faisait deux. Mais de voir le type qu’elle tentait tant bien que mal de charmer, avec toutes les bonnes intentions de monde, la renvoyer vers son meilleur ami la choquait. Quelque part, elle avait envie de jeter Dai’ de la voiture en marche, dans le fond, il le méritait bien qu’elle ait passé une nuit avec Hiro. S’il l’avait retenu, s’il avait agit un peu plus comme un homme et moins comme un ex-mari, elle n’aurait pas fait une connerie pareille. La partie cruelle d’elle-même avait envie de tout balancer à Daichi, juste pour lui ouvrir les yeux. Évidement, elle ne dit rien et elle rougit alors qu’il la poussait carrément vers Hiro. Hiro qui renvoyait la balle. Autant dire qu’aucun d’eux ne voulait d’elle hein.

En même temps, si elle n’avait pas été aussi gênée et aussi furieuse –avoues le – contre Hiroto, elle aurait sans doute remarqué que lui au moins, prenait son côté et semblait la pousser vers Daichi. Quelque part, c’était vraiment gentil de sa part, mais elle ressentait cette étrange petite pointe de jalousie, elle aurait peut-être préféré qu’il ne soit pas si prompte à vouloir la refiler à un autre. Égo féminin, quand tu nous tiens. Mais voilà qu’ils se passaient la balle. D’un ton qui n’acceptait pas la réplique, elle lança :

« La ferme Dai’ è.é !! Et Hiro …………… è.é Pareil !! »

Ne pas s’en prendre à une journaliste écarlate ou elle vous le fera payer. Remarquez, ces deux amis devaient avoir l’habitude de sa délicatesse légendaire et ils devraient se dire que c’était légèrement un retour à la normal si elle leur disait de la fermer aussi directement. Elle était toujours comme ça, c’était une preuve d’amitié !! Oui bon… on fait mieux mais il faut prendre ce qui passe ! Si leur conversation – même si Shizuka en était la victime – semblait ramener nos trois mousquetaires à la normale – une maudite chemise abandonnée là fut le début de la fin. Merci Hiro d’avoir tenté de cacher le tissus fautif mais hélas, Daichi avait des yeux et un minimum d’intelligence. Pourquoi diable fallait-il que son ex-mari ait un sens de l’observation aiguisé quand il s’agissait de vêtements et qu’il soit carrément aveugle quand on parle d’amour et de sentiments? La vie était tellement injuste…

Devant les interrogations de son ex-époux, elle tenta une explication plausible et – elle l’espérait, assez proche de la réalité. De toute façon, son but n’était pas non plus de mentir à Dai’. Mais elle ne pouvait quand même pas lancer super normalement, qu’elle avait couché avec son meilleur ami. Pourquoi voulait-il avoir d’ailleurs. Elle lui mentionna simplement, d’un ton qui se voulait détacher, qu’Hiro avait retiré ses fringues après avoir bu trop d’alcool. D’abord, elle sembla soulagée vu que le principal intéressé ne démenti pas la rumeur, ensuite, elle vit que Daichi gobait l’histoire. Merci seigneur… Mais rien n’est jamais si simple, elle allait le réaliser alors que son ex-mari apercevait son pull hors de prix au fond du véhicule. Allez savoir pourquoi, mais le fait qu’il lui pose des questions, qu’il agisse comme si réellement, elle avait des comptes à lui rendre, ça l’énervait. Voilà maintenant des mois qu’il repoussait ses avances, qu’il ne remarquait rien et maintenant, il insinuait qu’elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait quand elle le voulait ? Ces deux types… elle les aurait étranglés à cet instant là.

« Tu reconnais mes chandails maintenant ? Ça me surprend. »

Le ton était plus sec qu’elle l’aurait voulu et son regard croisa un moment celui d’Hiro alors qu’elle rougissait jusqu’à la racine des cheveux. Elle se souvenait plus ou moins clairement d’avoir enlevé son chandail … elle savait très bien ce qu’elle avait fait avec lui et du coup, pour une raison obscure, elle ne pouvait que le trouver séduisant, constater qu’il était vraiment très beau… raaah, elle se portait si bien avant de réaliser qu’Hiro était un homme. Soupirant, elle jeta un nouveau regard vers Daichi, bien décider à s’excuser alors qu’Hiro parlait, racontant qu’elle avait du se changer. Normalement, elle aurait du être tranquille, elle aurait du saluer son mensonge et accepter le cacher la vérité. Mais non, c’était Shizuka et elle avait un très mauvais caractère. En plus, elle ne pouvait que repenser au « merde » qu’avait lancé son ami en réalisant ses actes… Elle était, pour une raison étrange, vexée qu’il cache ainsi la vérité. Elle prit un air boudeur et ordonna sans aucune explication à son chauffeur d’arrêter la voiture. Comme c’était un homme obéissant et qu’il craignait sa fureur, il obéit sur-le-champ. Trop, s’en était trop, elle ne pouvait plus endurer ses deux amis. Dans le fond, ils faisaient un très beau duo sans elle hein! Ils n’avaient qu’à aller s’amuser en couple et sans elle de préférence. Une fois la voiture immobilisée, elle descendit, laissant la porte ouverte, une mine furieuse au visage.

« Oh et allez y dont sans moi !! Hein? Vous vous en tirerez très bien. Toute façon Dai’ est aussi bouché qu’un enfant de trois ans… »

Elle soupira.

« MERDE !! Ça te dit rien ça Hiro hein?! MERDE MERDE !! C’est moi qui aurait du te dire ça okay?! JTE HAIS è.é !! Et puis finalement, je regrette pas d’avoir couché avec toi, parce qu’avec Dai’ , j’vais être retraitée que ça sera pas encore arrivé !! »

Claquant la porte dans un bruit sonore, elle s’éloigna de la voiture en mode furie. Avec un peu de chance, Daichi ne ferait pas de lien …Ouai la belle affaire…

Bien contre lui, Hiroto se retrouvait entre ses deux amis et si l’attitude de Daichi l’énervait, celle de Shizuka le laissait étrangement froid. Il ressentait une émotion qu’il n’avait jamais ressentit. Même s’il avait toujours eu l’impression de passer second derrière son ami, pendant les études et tout le reste, il avait toujours pensé que ce n’était qu’une bête impression totalement inutile. Dai’ était son meilleur ami, un peu comme le frère qu’il n’avait jamais eu. Peu importe dans quel domaine le problème était, il n’y avait aucun doute, il serait toujours là pour lui. C’est exactement pour cela qu’il faisait fi de ce qu’il pensait de la situation pour forcer Daichi à ouvrir les yeux. Ridicule si on considérait que plus il y pensait, moins il regrettait ce qu’il avait fait. Bien sur, Hiroto s’en voulait encore d’avoir laissé cela arriver, mais si Dai’ avait réalisé la non-subtilité de Shizuka avant, ça ne serait même pas passé comme ça. Évidemment, c’était bien simple de remettre la faute sur son meilleur ami, il fallait croire qu’il excellait dans prendre la solution la plus facile. Se blâmer pour ce qui était arrivé, ensuite mettre la faute sur son meilleur ami. La prochaine étape serait surement de dire que si Johnny l’avait plaqué c’était également la faute à Dai’… Non, probablement autant blâmer la situation et pas plus de chose, même encore c’était presque bas de mettre la faute sur quelqu’un d’aussi innocent, mais à 22 ans, il était peut-être temps que Daichi réalise ce que son ex-femme ressentait pour lui. Il était supposé bien la connaitre non ?

Malgré son envie d’accepter la si gentille proposition de masser Shizuka, rien que pour énerver son meilleur ami même si dans le fond, la gêne et la peur de ce que la demoiselle pourrait penser de tout ça le poussa à refuser. Il intima également Dai’ à comprendre ce qui se passait. Rien à faire, son ami devait être complètement irrécupérable. C’était ridicule, elle lui avait proposé la meilleur chose pour passer du temps ensemble, sans que quelqu’un comme lui soit dans le portrait, et Daichi la repoussait sans vraiment se rendre compte de ce qu’il faisait. Ou bien le savait-il et il ne voulait pas en faire plus ? Hiro se demanda pendant un instant si son ami avait encore Yayoi en tête, soutenant mentalement qu’il n’y aurait personne de sensé qui choisirait Yayoi plutôt que Shizuka, il eut quand même un léger doute en y réfléchissant bien. La demoiselle mit bien vite fin à sa question silencieuse et le jeune homme dut se promette de le demander à son ami un moment donné. S’apprêtant à répliquer quelque chose, il vit le teint de sa confidente et le ton qu’elle avait utilisé lui revint également en tête. Non, il était simplement mieux de se la fermer et d’hausser les épaules. Il aurait du trouver une excuse de dernière minute et annuler. Shizuka aurait été contente de passer un moment avec Dai, peut-être qu’en étant seul avec elle Daichi aurait eu l’intelligence de réaliser quelque chose. Bon c’était penser trop hautement de son meilleur ami, mais c’était la seule chose qu’il pouvait se dire.

Shizuka lui avait dit que c’était mieux s’ils faisaient comme si rien ne s’était passé et il avait accepté. Même si une partie de lui ne voulait pas que ce se passe comme ça, il n’allait pas faire le contraire de ce qu’elle avait décidé. Elle ne l’avait pas plus retenu lorsqu’il était parti et pour finir elle l’avait appelé par le diminutif de son meilleur ami. Il était supposé interpréter ça comment ? Il avait compris ce qu’il pouvait comprendre; elle aurait préféré avoir Daichi dans son lit plutôt que lui. Hiroto, en voyant les choses sous cet angle, avait porté le chapeau du type saoul qui fait un strip-tease. C’était très crédible dans le fond, vu la tendance qu’il avait lorsqu’il consommait trop. Soupirant légèrement en voyant son ami qui se comportait comme un flic qui interroge des suspects. Elle avait bien le droit de faire ce qu’elle voulait non ? Daichi n’était pas son père et s’il n’était pas content de voir qu’il y avait des vêtements d’hommes dans la limousine, il avait juste à la retenir lorsqu’elle avait décidé de venir avec lui. Hiroto retint se commentaire et se contenta d’essayer de cacher la vérité.

La voiture s’immobilisa et à voir la tête de Shizuka, ils n’étaient pas arrivés. Craignant ce qu’elle allait dire, il leva légèrement le regard. S’il y avait bien un moment où il ne pouvait pas se défiler en détournant le regard, ça devait être maintenant. Sauf que ce n’était pas nécessaire, Shizuka débarquait de la voiture. La situation aurait pu l’amuser, il aurait pu trouver ça amusant vu la vérité qui ressortait des propos de la demoiselle. Effectivement, Daichi était aussi bouché qu’un enfant de trois ans, oui elle aurait du attendre jusqu’à dans très longtemps si elle ne l’avait pas fait avec lui. Pourtant ces détails ne restèrent pas dans l’esprit du jeune homme. Non, tout ce qui ressortait de ce qu’elle venait c’était deux mots, deux petits mots. J’te hais. Évidemment, il se demanda si elle le pensait vraiment, si elle le détestait vraiment, mais un bruit de porte claquée le fit revenir sur Terre, juste assez pour apercevoir la tête de Dai. Son ami n’était pas un idiot et même le pire des imbéciles aurait compris.

« Tu me taperas tant que tu voudras, mais plus tard. »

Ouvrant la porte de la voiture avec empressement, il tira Daichi en dehors de la voiture et d’un mouvement sec, il plaqua son meilleur ami sur la voiture.

« Tu vas me faire le plaisir de te comporter comme un homme pour une fois d’accord. »

Non, en fait c’était probablement juste une excuse pour s’assurer de ne pas être un homme lui-même. Daichi serait le héros, ce serait son ami et pas lui qui irait voir Shizuka. Il n’avait pas envie de laisser son meilleur ami tout gâché comme lui venait de le faire. Il lâcha le collet de Dai et l’intima du regard de suivre la demoiselle. Le sentiment de jalousie revint le hanter. Est-ce qu’il faisait vraiment la bonne chose en envoyant son ami ? Surement pas, il aurait voulu la suivre et s’excuser autant de fois que nécessaire. Ça faisait pratiquement un mois qu’il voulait la serrer contre lui dès qu’il la voyait et pourtant, il n’était pas capable. Soupirant devant sa propre stupidité, il suivit Daichi se tenant à un ou deux mètres de ses amis.

Probablement que Daichi un idiot par moment, surtout quand l’on parlait de choses qui se rattachaient au domaine du cœur, mais en même temps il n’était pas habitué à se faire draguer. Pour lui, les demoiselles qui le draguaient n’avaient pas d’importance. Du moins c’était ce qu’il avait toujours pensé puisqu’il avait toujours été fixé sur deux filles; Shizuka et Yayoi. La différence entre toujours et maintenant, c’était que la demoiselle qui le draguait c’était Shizuka et pas une fille sans importance. Pourtant quelque chose en lui n’acceptait pas ce qui se passait. Ce serait trop beau pour être réaliste, elle l’avait plaqué après cinq ans de mariage et même si c’était vraiment exceptionnel pour les gamins qu’ils étaient, ça serait assez étrange de penser qu’elle l’aimait maintenant, en fait non c’était complètement impossible. Il fallait rester dans la logique. Puis, il y avait quelque chose qui lui rappelait Yayoi. Il l’avait aimé et maintenant il ne savait plus trop quoi penser. L’attitude de Shizuka le troublait donc et celle d’Hiroto c’était encore pire. C’est plus par malaise qu’il refilait le massage à son meilleur ami. Il n’était pas le type le plus à l’aise dans le domaine et ça elle devait le savoir. Pourtant Hiro lui répondit sur un ton bête auquel Dai’ n’était pas habitué d’entendre, du moins venant de son ami. Elle voulait un massage de lui ? Ce que Shizuka dit sur un ton qui n’invitait pas à la réplique le laissa muet. Il était mieux de rien dire et il le savait.

L’attitude de la demoiselle les fit revenir sur un niveau de normalité. Après tout, ils étaient ses amis et la connaissaient suffisamment pour voir qu’elle était un peu plus comme elle était habituellement. Cela rassura légèrement Daichi qui se concentra à nouveau sur le fait qu’elle voulait un massage de lui. Ça faisait bizarre de voir qu’elle lui demandait ça et… et ce n’était pas logique bon. Imaginez le pauvre jeune homme, bon pas vraiment il est juste innocent en fait, qui ne voyait pas du tout pourquoi elle voudrait ça. En général on pourrait le qualifier d’idiot et ça revenait à la même conclusion qu’au début. Il ne voyait pas comment avait fait pour dire que c’était spécialement de lui qu’elle voulait un massage… Peut-être parce qu’elle lui avait demandé à lui ? C’était la seule option, mais son attention retomba trop rapidement sur un vêtement masculin, puis sur un pull qui appartenait. Cela l’empêcha de peut-être faire une conclusion qui l’aurait peut-être poussé à être moins idiot…

- Il n’y a que toi qui porte ce genre de vêtement. Je ne vois pas Hiro avec ça.

Oui, Daichi avait fait fi du ton sec que la demoiselle avait utilisé. Il avait été surpris de la voir lui répondre aussi bêtement, mais bon il n’allait pas faire un drame. D’accord, ce n’était probablement pas de ses affaires, il ne devrait surement pas poser autant de question. Sachant très bien cela, il hésita à s’excuser pendant un moment, il avait probablement raison de lui répondre comme ça. Se tournant légèrement vers Hiroto en entendant ce que ce dernier disait, il arqua un sourcil. Pourquoi est-ce qu’il répondait à la place de Shizuka ? La question resta un moment dans son esprit jusqu’à temps qu’il se dise que ça devenait vraiment stupide. Il agissait comme un pauvre idiot jaloux, même si c’était probablement ce qu’il était dans le fond ce serait plus intelligent de le taire pendant un moment, en tout cas éviter de faire lui passer un questionnaire serait peut une bonne chose à faire. Ce n’était pas comme s’ils sortaient ensemble. Il hocha donc légèrement la tête, préférant soudainement enterré l’histoire. Il avait un peu honte de se comporter comme un copain jaloux qui ne fait que poser des questions et frapper.

La voiture s’immobilisa alors et Daichi regarda successivement Hiro et Shizuka. Qu’est-ce qu’il avait manqué ? À voir la tête de la demoiselle, elle n’était pas vraiment contente et c’était probablement une mauvaise nouvelle pour lui. Même si elle semblait plutôt s’adresser à Hiroto. Se concentrant sur ce qu’elle disait, il fronça les sourcils en entendant qu’il était aussi bouché qu’un enfant de trois ans. En même temps… c’était probablement vrai. Il n’eut pas le temps de réfléchir sur ce qu’elle avait commencé qu’il entendit ce qu’elle disait. Ce fut un peu comme un coup de poing dans le ventre, mais en probablement pire. Elle avait couché avec Hiro ? Daichi n’eut aucunement le temps de réagir qu’elle avait déjà claqué la porte. Il se tourna vers son meilleur ami avec une tête qui indiquait clairement ce qu’il pensait; un bon mélange entre je veux ta peau et je comprends rien. Encore une fois, il se fut interrompre avant de réagir, mais cette fois par Hiroto qui soutenait d’attendre avant de l’assassiner. Super, comme s’il avait vraiment envie d’attendre avant de le frapper. En même temps, il ne sortait pas avec Shizuka, il n’avait pas le droit de faire toute une scène. En moins de deux secondes, Dai se retrouva plaqué sur la voiture par son meilleur ami qui lui disait d’agir comme un homme pour une fois. Il repoussa son ami, sans pour autant céder à l’envie de se battre. Il y avait Shizuka dans tout ça. D’ailleurs, il lança un dernier regard à Hiroto avant de se lancer à la poursuite de la demoiselle. Il avait beau ne pas être certain que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, surtout en sachant qu’elle avait couché avec son meilleur ami, mais il savait une chose; il ne voulait pas la perdre.

- Shizu… je…

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Je te hais… venait-elle réellement de dire une chose pareille, un truc aussi immonde au garçon qui avait été là pour l’écouter depuis presque un an? Venait-elle vraiment de le blâmer pour tout, comme s’il ne s’en voulait pas assez? Oui…Sur le coup de la colère, sur un coup de tête, elle avait décidé de lui crier dessus et ça avait sorti comme ça. En même temps, elle n’était pas reconnue pour sa délicatesse, elle avait la subtilité d’un tracteur et elle était plus du genre à dire ce qu’elle pensait sans se soucier de blesser. Mais pas Hiro, elle s’en voulait dès que ces mots eurent franchis ses lèvres… Et pourtant, la partie égoïste d’elle-même espérait que ça lui ait fait aussi mal que son « merde » quand il s’était réveillé à côté d’elle. Non parce que lui, il avait quand même d’autres souvenirs, d’autres nuits, d’autres filles, il pourrait se dire que c’était un mauvais coup d’un soir… Et elle, elle ne pouvait pas revenir à ce que c’était avant, à leur amitié, à leur complicité … elle ne pouvait pas non plus le voir comme autre chose que son premier, qu’elle le veuille ou non… Dans le fond, même si elle se refusait à le montrer, c’était la même petite fille délicate qui ne demandait qu’à être rassurée.

Et Daichi dans tout ça? Elle n’avait pas non plus été tendre mais si ça avait pu lui faire comprendre combien il était stupide et ignorant des choses de l’amour, ça serait un grand pas pour l’humanité. Elle savait très bien que vu le niveau d’alcool qu’elle avait dans le sang quand cet accident c’était produit, elle ne pourrait pas dire que si Daichi l’avait remarqué, elle ne l’aurait pas fait… Mais en même temps, elle n’aurait pas accompagné Hiroto si elle avait eu un petit ami…Enfin, disons que maintenant qu’elle venait de lui lancer – bien accidentellement – au visage qu’elle avait couché avec son meilleur ami, c’était plus ou moins improbable que son ex-mari lui pardonne. Ses espoirs de réconciliation, cette petite parcelle d’elle qui voulait détrôner Yayoi, partie. Elle savait bien qu’elle venait de balayer toute possibilité de relation. Et elle ne se sentait pas mieux pour autant. Elle avait besoin d’air, d’être loin d’eux… loin de ces deux garçons qu’elle aimait aussi fort qu’elle les détestait pour l’instant. Elle avait besoin d’eux, besoin d’être consolée…autant qu’elle voulait les frapper pour être la cause de ses tourments. Et donc, comme n’importe quelle fille lâche, elle prit la fuite et claqua la porte.

Aucune idée de ce qu’ils se disaient, bon elle se doutait que Dai’ ne serait surement pas tendre avec Hiroto, mais est-ce que ça avait vraiment de l’importance… Pour une des premières fois dans sa vie, elle s’offrit une course en talon haut et elle se retrouva rapidement devant un parc désert. Normal, il ne faisait pas vraiment très beau dehors… Elle soupira et s’y engouffra en marchant lentement. Était-ce parce qu’elle avait si mal, qu’elle retenait ses larmes et qu’elle ne voulait que se rouler en boulle qu’elle décida de prendre place sur une balançoire comme une gamine? Bah, c’est comme ça qu’elle se sentait en ce moment, impuissante, brisée, elle n’avait pas envie de rien dire et surtout pas de les voir … Pas question de pleurer devant eux, Shizuka n’était pas le genre de fille qui pleure normalement mais cette fois, c’était plus fort qu’elle. Elle avait mal, pour un tas de raisons, et surtout, c’était le bordel dans sa tête, elle ne comprenait plus rien, sans qu’elle puisse rien faire, les larmes se mirent à couler sur sa peau de porcelaine. Baissant la tête, honteuse, elle se laissa doucement balancer dans le vide, ses pieds ne touchaient pas le sol.

Comme il était loin ce temps où elle pouvait tout simplement jouer dans le sable avec Daichi sans se soucier des autres… Et plus loin encore – étrangement – lui apparaissait l’époque où, dans un moment comme celui-ci, elle aurait appelé Hiro pour ses conseils, ou peut-être juste pour se serrer contre lui et pleurer toutes les larmes de son corps. Pleurer devant Dai’, elle ne l’avait fait que dans l’enfance. Devant Hiro, étrangement, c’était quelque chose qu’elle se permettait. Mais pas cette fois, pas quand elle pleurait pour lui, pas quand elle ne comprenait plus rien et que les amères regrets l’attaquaient sans lui laisser la chance de lutter. Allez savoir combien de temps elle resta là, tête basse à pleurer en silence… Mais un moment plus tard, des pieds apparurent dans son champ de vision et elle du se résigner à se relever, à poser son regard larmoyant sur la dernière personne qu’elle voulait voir : Daichi. Pourquoi devait-il être là, avec cet air blessé, cet air presque trahit. Parce que oui, elle savait très bien qu’elle avait brisé son image parfaite, qu’elle lui avait fait peur. Mais pourtant… il était là, et elle lui était tellement reconnaissante… et à la fois tellement désespérée en pensant qu’elle pourrait le perdre.

Elle en avait presque la nausée tellement tout se confondait dans sa tête. Voilà près de quinze ans qu’elle ne pense qu’à Daichi, qu’elle ne voit que lui et qu’elle refuse dur comme fer d’oublier qu’elle en est dingue. Et elle l’a là, devant elle, et elle se sent… tellement honteuse. Honteuse et effrayée, est-ce que ça avait vraiment de l’importance…Oui. Sans un mot, elle s’avança vers lui qui avait au moins dit son nom. Elle voulait tout effacer, lui prouver une fois pour toute que si son cœur se débattait autant, c’était pour lui… Oui on y croit, essai de t’en persuader. Tremblante, elle se planta devant lui et avant même qu’il ai pu protester, s’expliquer, s’enfuir, elle se hissait sur la pointe des pieds et posait un baiser sur ses lèvres. Un baiser très doux, au goût salé de larmes… Y avait-il un autre moyen de lui exprimer tous ses sentiments? Peut-être pas, elle n’avait jamais été douée avec les mots. Qu’il la déteste, qu’il lui hurle dessus qu’il ne pouvait pas… pas après ce qu’elle avait fait à Hiro…Ça n’avait pas d’importance, au moins, il arrêterait de dire qu’il ne savait pas.

Hiro… pourquoi elle pensait à lui? Shizuka, tu es vraiment stupide… vraiment contradictoire. Tu en a un et tu veux l’autre. Pourquoi ce baiser pourtant si sincère ramenait à son esprit son confident? Pourquoi est-ce qu’elle avait presque envie d’ouvrir les yeux et de voir Hiroto cette fois? Pourquoi son cœur lui faisait si mal … Tant de question qu’elle chassa, Hiro, il était là pour la mêler, pas pour l’aider. Elle devait s’en persuadait. Toujours les yeux pleins de larmes, elle se planta vers Daichi et ouvrit la bouche pour lui dire, une fois pour toute…

« Dai’ … je… je t’…………………»

Elle coupa net sa phrase en remarquant Hiro derrière, et son regard resta fixé sur son confident. Les mots restaient bloqués dans sa gorge… Et pour la première fois, heureusement, l’illumination fini par arriver, elle se demanda mentalement auquel de ses deux hommes elle avait envie de dire « je t’aime » ……

Si Hiroto s’était senti mal le lendemain et probablement un bon moment après avoir couché avec Shizuka, ce n’était même pas comparable avec ce qu’il ressentait maintenant. Trois petits mots avaient réussi à le démolir plus pratiquement tout ce qu’il avait fait dans sa vie. C’était pitoyable en ? Non seulement il avait trahi son meilleur ami en couchant avec une fille, pas n’importe laquelle mais quand même, en plus il fallait qu’il soit la première fois de la demoiselle en question. On ne pouvait pas dire qu’il ne s’en voulait pas, bien au contraire, mais là c’était complètement autre chose. Il ne s’autorisa quand même pas à avoir l’air triste, il le méritait, à la limite elle avait raison de lui avoir dit ça. Baissant le regard pour ne pas avoir à affronter son meilleur ami, Hiro préféra faire la chose qu’il faisait le mieux ces temps-ci; fuir. Après tout Shizuka lui avait dit, elle le détestait. Les mots résonnèrent à nouveau dans sa tête. Il ne pouvait pas faire autre chose que d’y penser. Après tout, n’avait-elle pas été celle qui avait été là pour l’écouter malgré le fait que sa vie n’avait rien de palpitant ? Celle qui l’avait poussé à inviter Johnny ? Bon d’accord, la lycéenne l’avait humilié publiquement en s’affichant avec un autre type alors qu’elle avait prétexté avoir une maladie un truc du genre. Sauf qu’encore une fois c’était Shizuka qui était venue lui remonter le moral. Elle avait été là pour lui et pour le moment, il pensait juste lui avoir nuit. Il était celui qui venait de gâché toute ses chances avec l’homme qu’elle aimait, celui qui n’arrivait même pas à assumer ce qu’il avait fait en prenant toute la responsabilité, mais en plus il était cela qui avait pris sa première fois et qui avait eu comme première réaction un magnifique « Eh merde. » Vous parlez d’un bon ami, elle avait raison de le détesté.

Maintenant qu’elle le détestait, il pouvait faire quoi ? Sentant ses mots s’étrangler dans sa gorge alors qu’il ordonnait à Daichi d’aller la retrouver, de se comporte comme un homme pour une fois, Hiroto détourna le regard et se lassa pousser par son meilleur ami. Il ne savait pas encore si c’était à lui-même qu’il s’était adressé à lorsqu’il avait dit ça oui si c’était vraiment à son ami, mais maintenant qu’il voyait Dai’ se lancer à la poursuite de Shizuka, il ne pouvait pas s’empêcher d’être jaloux. Non pas parce qu’il savait qu’elle l’aimait et que logiquement il se passerait surement quelque chose, mais plutôt parce qu’il enviait Daichi de la suivre comme ça. Après tout son ami avait toutes les raisons de vouloir s’isoler et pourtant il suivait Shizuka… Hiro se sentait terriblement mal, il venait de gâcher toutes les chances qu’elle avait de séduire Dai’. Parce que bon il fallait être complètement idiot pour ne pas se rendre compte qu’elle l’aimait. Quant à lui, il ne pouvait qu’être certain qu’elle aimait Daichi uniquement à cause du fait qu’elle l’avait appelé avec le nom de son meilleur ami. Se rappeler ça n’était certainement pas une bonne idée, mais quand même c’était la vérité et puis en tant qu’ami ne devrait-il pas vouloir leur bonheur ? Oui et vouloir leur bonheur n’est certainement pas briser toutes leurs chances d’être ensemble.

Surement par masochisme, Hiro suivit Daichi jusqu’à Shizuka. Il s’arrêta assez près pour entendre ce qu’ils disaient, sans pour autant être trop près. Il avait assez gâché le tout, pas besoin d’en rajouter en étant trop là. Son cœur se serra lorsqu’il vit la demoiselle se lever… et embrasser Daichi. Non, en fait là c’était bien plus qu’un pincement de jalousie. Le côté plus… méchant et dur de lui ne put s’empêcher de se dire que peu importe la bonne volonté de Dai, il ne serait pas le premier de Shizuka, mais aussitôt cette pensée formulée, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal. Baissant son regard vers le sol, il n’avait pas envie d’assister à la déclaration d’amour, pourtant ses pieds ne voulaient pas bouger. Quelque chose l’obligeait à espérer qu’elle n’avait pas fait ça et que non il s’imaginait tout ce qui était en train de se passer. Égoïste n’est-ce pas ? Sauf que non, il n’avait aucun pouvoir sur ce qui allait arriver et donc tout ce qu’il put faire lorsque Shizuka commença à ouvrir la bouche, fut reculer. Non plus que ça en fait, il avait envie de se pousser. De s’isoler le plus possible, tout pour ne pas se dire qu’en fin de compte, elle préférait vraiment Dai’…

Ne devrait-il pas être heureux pour elle ? Heureux pour Daichi ? Oui et pourtant il n’en était tout simplement pas capable. C’était égoïste, purement égoïste. Il le savait très bien, il n’aurait pas du suivre Dai, il aurait du fuir comme n’importe qui de sensé aurait fait. Il s’en rendait compte maintenant ce qu’il avait fait, il le regrettait, mais pas parce qu’il n’avait pas voulu que ça se passe. Il ne s’en voulait pas de ce côté, il ne voulait pas faire du mal à Shizuka, c’était la seule chose qu’il savait. Sauf que dans cette histoire c’était également la seule chose qu’il avait réussi à faire. Levant le regard vers la demoiselle, tâchant surtout d’avoir l’air le plus encourageant possible, si ce qu’elle voulait c’était être avec Dai, il ne s’imposerait pas. Hiroto ne se demanda pas une seconde pourquoi elle avait interrompue sa déclaration d’amour, à vrai dire il ne s’en rendait plus vraiment compte. Il n’avait pas bougé d’un pouce, sauf pour relever son regard mais ça ne compte pas, jusqu’à temps qu’il croise les yeux de Shizuka. Là, il baissa systématiquement les yeux et tourna sur lui-même pour partir. Il ne devait pas rester, il faisait du tord à tout le monde et il le savait très bien. Au moins s’il était le seul blessé les deux autres pourraient vivre heureux non ? Il s’expliquerait avec Dai un autre moment donné, l’important c’était de les laisser ensemble. Daichi ne pouvait pas être idiot au point de la laisser filer. S’il prenait le blâme de tout ce qui était arrivé, peut-être qu’il pourrait se faire pardonner ? Oui, il tenait à se faire pardonner, à la limite ça lui remonterait peut-être le moral…

Daichi ne savait pas trop ce qu’il devait faire en ce moment. Il se sentait trahi par les deux personnes qu’il appréciait le plus et pourtant il ne voulait pas prendre le risque de perdre Shizuka. Ce qu’il craignait encore plus c’était de l’avoir déjà perdue aux mains d’Hiro… Elle avait couché avec lui, mais est-ce que ça avait eu une signification pour elle ? Chassant rapidement cette question de son esprit, parce qu’il ne voulait pas la réponse tout simplement, il essaya d’aligner ses pensées. Il ne savait pas trop à qui en vouloir, Shizuka, Hiroto ou bien lui-même. Parce que si maintenant ça lui paraissait si clair que voir son ex-femme dans les bras de quelqu’un d’autre était inacceptable, il ne l’avait probablement pas réalisé avant le moment où elle lui avait dit la vérité. Au moins il comprenait pourquoi il y avait eu de la tension entre ses deux amis, oui bon essayé de voir le bon côté de la situation était quelque chose de très terriblement stupide parce qu’il n’y en avait pas vraiment pour le moment. Comment pouvait-il en trouvé alors qu’il sentait que son cœur venait de se faire piétiné par quelque chose ? Retenant son envie de frapper Hiroto, Daichi courut après Shizuka. Il ne savait pas trop pourquoi, ni d’ailleurs ce qu’il allait lui dire. Il ne pouvait pas nier le fait qu’il lui en voulait un peu, mais c’était surtout à lui-même. Pourquoi il n’avait pas réalisé avant qu’il tenait autant à elle ? En même temps, il pensait encore à Yayoi… C’était si compliqué pour lui é_è Tout était si simple lorsqu’il était un simple gosse et que tout ce qui importait pour lui c’était Shizuka et s’amuser avec les autres gamins. Maintenant il avait une tonne de sentiments compliqués qui ne l’aidait surement pas, surtout pas en ce moment. Ses pas le menèrent instinctivement vers la demoiselle, mais il ne savait pas du tout quoi lui dire. Il hésitait encore sur ce qu’il ressentait pour elle.

Il était d’ailleurs tiraillé entre l’idée de fuir le plus loin possible et rester là s’assurer que ce n’était qu’un cauchemar. De toute évidence ce n’était pas le cas et même s’il se pinçait pour se réveiller, tout ce qu’il voyait c’était Shizuka qui se tenait devant lui. Alors c’était bel et bien la réalité… Ressentant à nouveau la sensation de trahison, Dai baissa le regard pour regarder ses pieds. Il se sentait vraiment trouillard en ce moment. Il devrait être hors de lui, dire à Shizuka et à Hiroto qu’ils ne voulaient plus jamais les revoir. Partir loin de Tokyo pour un bon moment. Non, il n’était pas capable de les détester. Hiroto, c’était comme son frère et Shizuka… il ne pourrait pas la détester quoi qu’elle fasse. Pourtant, ça serait nettement plus simple de mettre la faute sur eux... Pourquoi est-ce qu’il devait être incapable à ce point ? Il n’eut pas vraiment le temps de s’attarder sur cette question que quelque chose d’autre réclama son attention. Sentant d’autres lèvres sur les siennes, les yeux de Dai’ s’agrandirent considérablement lorsqu’il vit Shizuka. Oui, parce que de toute évidence ça aurait tellement pu être une personne qui passait par lui purement par hasard. Bon il ne prit pas de temps à réaliser ce qui se passait, son cœur lui fit remarquer assez rapidement. Il pouvait le sentir battre, mais évidemment il ne s’attarda pas sur le sujet et prit délicatement le visage de Shizuka dans ses mains. Il avait beau être innocent et terriblement lent dans ce genre de domaine, il n’était pas si idiot que ça quand même…

Évidemment ce genre de bonheur passager ne peut que durer un moment et Daichi apprit cette belle vérité bien rapidement. Il resta silencieux en tachant de rassembler ses sentiments. Visiblement ce baiser ne l’avait pas nécessairement aidé, en fait c’était plutôt le fait que son cœur battait encore qui le rendait plus perplexe que d’autre chose. Donc, le baiser avait aidé à clarifier ce qu’il savait déjà soit ses sentiments pour Shizuka. N’avait-il pas ressenti un pincement de jalousie lorsqu’il avait appris que le confident de la demoiselle était Hiro et qu’elle le trouvait canon ? Oui, bon faire le rapprochement entre tout ça c’était visiblement très compliqué en. Shizuka prit la parole et ça ne prenait pas une lumière pour réaliser ce qu’elle allait dire. Sentant son rythme cardiaque accélérer, le tout revint rapidement à la normale lorsqu’elle s’interrompit. Non, en fait c’était plutôt lorsque Daichi décida de se retourner pour voir ce qu’elle fixait. Comble de la joie c’était Hiroto. Ce qui restait de son cœur venait de se faire détruire en ce moment précis. Elle hésitait, c’était évident.

Retenant les larmes qui ne demandaient qu’à couler, parce qu’un homme ça ne pleure pas encore moins en public, il baissa le regard. Il était ridicule, il avait tenu à rester là et bien le voila récompenser. Son côté logique lui rappela qu’il aurait du partir lorsqu’il en avait eu l’occasion. Elle avait beau l’avoir embrassé, elle avait couché avec Hiroto avec quelque chose. Daichi sentait la jalousie revenir à la charge. Elle hésitait entre lui et son meilleur ami. La réalité était quelque chose de terriblement blessant et c’était maintenant qu’il s’en rendait compte. Au moins avec Yayoi il avait été certain de ne pas avoir de chance tandis qu’avec Shizuka ce n’était pas la même chose. Il avait eu un espoir pendant un moment, il avait senti la joie lorsqu’elle l’avait embrassé et pourtant là tout ce qu’il avait envie de faire c’était de s’isoler. Évidemment, il ne pouvait pas fuir aussi lâchement, surtout pas dans cette situation. Fuir reviendrait à abandonner Shizuka à Hiroto et à moins qu’elle le dise clairement, il ne la laisserait pas filer. Pas maintenant qu’il avait réalisé à quel point il tenait à elle. Daichi releva très légèrement les yeux, juste assez pour voir qu’elle avait les larmes aux yeux. C’était de leur faute, à Hiro et à lui, ils n’étaient que des idiots en fait de compte…

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Pouvait-on être aussi perdue en si peu de temps? Non parce que bon, Shizuka c’était accrochée, depuis plusieurs années, à la certitude qu’elle aimait Daichi plus que tout au monde. C’était une des seules choses dont elle était certaine. Entre son père qui l’avait désillusionnée avec ses fraudes, le monde entier qui ne cessait de lui montrer qu’elle se trompait toujours, elle pouvait au moins se dire que certaines choses ne changent pas… Elle était dingue de Daichi depuis qu’elle l’avait aperçu, à cinq ans, dans un bac à sable… Mais alors pourquoi à cet instant, est-ce qu’elle était incapable de lui dire? Était-ce parce qu’elle avait peut du regard d’Hiroto? Était-ce parce qu’elle ne voulait pas blesser son confident en affirmant carrément, et devant lui en plus, ce qu’il savait déjà, à savoir ses sentiments pour son ex-mari… Si seulement c’était ça, sa plus grosse considération, elle pourrait se dire que la vie est belle et qu’elle arrive encore à penser rationnellement.

Mais non, les mots étaient bloqués dans sa gorge aussi certainement que les larmes coulaient sur ses joues. Elle ne voulait blesser ni l’un ni l’autre et elle ne savait tout simplement pas ce qu’elle voulait. Enfin si, elle voulait juste un ami pour pleurer toutes les larmes de son corps sans avoir à prendre une décision. Mais le problème, c’est que son cercle d’amis était assez restreins – précisément à ces deux hommes, et qu’elle pouvait donc difficilement en choisir un comme ami et l’autre comme amant. Pourquoi es-tu interdite ô magique polygamie? =.= Nous nous le demandons chaque jours que dieu fait. Et puis d’abord, tu ne dois pas être super égocentrique à la base Shizuka, et orgueilleuse par-dessus le marché ? Pourquoi tu pleures en public hein? Tout simplement parce qu’elle n’arrivait plus à formuler une seule pensée. Avis à tout ceux qui demandent de pouvoir arrêter de penser, c’est vraiment mauvais… Et en plus, elle pouvait voir sur le visage de Daichi qu’elle l’avait blessé… dernière chose qu’elle voulait faire. Soupirant, elle s’approcha un peu plus de lui et glissa doucement sa main dans la sienne.

« Dai’ =.= …… je …… »

Na mais dis lui, tu seras fixée! Devant Hiro? Vous n’en demandez pas un peu trop là quand même, elle ne voulait blesser personne et elle n’était pratiquement pas certaine des sentiments qu’elle avait pour son confident… Sauf que la chose la plus logique à faire, c’était d’empêcher Daichi de la renier à tout jamais. Elle ne pouvait quand même pas le laisser avec cet air triste, surtout que c’était un peu sa faute à elle, s’il avait enfin ouvert les yeux. Shizuka… tu as vraiment l’air d’un garce, embrasser un garçon et penser à te déclarer à un autre. Mais pour sa défense, sa tête refusait de fonctionner. Elle serra un peu plus fort la main de Daichi en regardant le sol. Pourquoi est-ce qu’elle était incapable de penser à autre chose qu’à Hiro en ce moment hein? Parce qu’elle avait vécu un traumatisme? Oh ça serait tellement plus simple… mais hélas, elle pensait à lui pour une raison inconnue. Et son cœur battait fort, si fort, comme s’il avait voulu prendre la fuite.

Notre journaliste n’avait jamais vraiment été du genre honnête avec ses sentiments, alors c’était quelque chose de rudement effrayant pour elle de mettre de l’ordre dans sa tête. Mais elle y arrivait peu à peu, seulement, elle devait faire part de ses conclusions avant de se persuader du contraire. Soupirant, elle tira un peu plus sur la main de Dai, lui intimant de la suivre… Dans le fond, elle avait probablement décidé lequel des deux serait l’ami sur lequel elle voulait se reposer. Sauf que, si tu ne l’expliques pas, comment tu veux qu’il le sache hein? Tirant Dai un peu plus loin dans le parc, elle l’observa très sérieusement avant de jeter ses bras autour du cou de son ex-mari et de pleurer toutes les larmes de son corps pendant quelques minutes, avant d’arriver à articuler d’une voix hésitante. D’accord, elle aurait du le dire à Hiro, sauf qu’elle était presque certaine, à cet instant, que son confident n’était pas du tout d’accord avec cette affirmation et même, qu’il ne partageait pas du tout ses sentiments. Après tout…il avait di merde non?

« Je ………=.= je crois que………………que j’aime Hiro……….. »

Oui super … Mais à la base, c’était son meilleur ami… alors Daichi devrait au moins tenter de la comprendre? Ou un peu de la consoler. Comme pour clairement ajouter que malgré cette affirmation, ça ne changeait rien, elle sanglota un peu plus en se serrant contre daichi. Elle était bien contre lui, elle l’avait toujours été mais depuis quelques mois, depuis qu’elle avait rencontré Hiroto, c’était plus amical comme relation. Son cœur ne s’emportait pas autant que quand elle voyait Hiro. Entre deux sanglots, elle réussi à murmurer, pour Daichi seulement :

« Mais…. mais Hiro ………………..=.= il m’a dit « merde » après l’accident…………..et … et puis il est parti…………….=.= J’veux mourir. »

Si tu voulais qu’il tape son ami, c’était la solution. Ouai sauf que bon, ce n’est pas tous les jours qu’elle pleurait dans les bras de quelqu’un. Profites-en Daichi? … Et Hiroto dans tout ça? Il devait se dire qu’elle avait choisit le violent plutôt que le pervers? Qui sait… =.=

Bon il serait peut-être temps de s’effacer et de laisser Daichi gagner non ? Hiro ne voulait pas le faire, mais en même temps c’était peut-être ce qu’il y avait de mieux pour tout le monde. À la limite ses amis seraient heureux et ils trouveraient peut-être quelqu’un pour remplacer Shizuka et Daichi. Il ne savait pas trop ce qu’il devait faire et encore moins ce qu’il voulait faire. Il avait agi comme un parfait idiot depuis qu’il avait couché avec elle et même si dans le fond ça remontait à un peu avant, il devait essayer d’arranger les choses. Il ne voulait pas perdre deux amis d’un coup, ça serait beaucoup trop dur pour son cœur qui ne se portait déjà pas très bien depuis qu’il avait vu Shizuka embrasser Daichi. N’ayant plus trop le courage d’affronter la situation, il avait décidé de regarder le gazon. C’était quasiment intéressant en =_= Se répétant mentalement que ses pensées étaient égoïstes et qu’il ne devrait pas se dire ça, Hiroto tenta de se convaincre tant bien que mal que la meilleure chose qu’il pouvait faire c’était de se pousser le plus loin possible, laisser ses deux amis ensembles. Espérer qu’ils soient heureux malgré tout le tord qu’il avait causé. Il se demandait également pourquoi Shizuka ne disait pas à Daichi qu’elle l’aimait, après tout il n’allait pas l’interrompre en. Il avait le moral dans les talons donc disons qu’il n’essaierait pas de lui faire quoi que ce soit. Peut-être attendait-elle qu’il parte ? Ça serait vraiment logique en fait…

Levant très légèrement le regard, il remarqua deux choses; que Shizuka pleurait, très probablement par sa faute encore une fois, et qu’elle tenait la main de Daichi. Il était vraiment mieux de s’en aller. Il passa une main dans ses cheveux et tourna les talons, assez lentement pour voir qu’elle trainait son ami plus loin. Oui, il aurait compris qu’il devait partir tout seul comme un grand, pas besoin d’en rajouter en. Ne voulant pas du tout entendre ce qu’ils se disaient, parce qu’en plus ça aurait été vraiment grossier, Hiro tourna complètement les talons et se dirigea vers… nulle part en fait il voulait simplement s’en aller. Le plus loin de ses deux amis de préférence. Il ne voulait pas se la jouer victime, il voulait simplement remettre ses idées en place. Il devait se faire à l’idée que Shizuka aimait Daichi et que c’était bien mieux pour tout le monde de cette façon. Bon facile à dire, moins facile à accepter disons…

Sauf que ce n’était même pas la peine d’essayer de se mettre entre ces deux là, après tout ils se connaissaient depuis le temps, de ce qu’il avait compris du moins. Il se serait bien balancé pour se changer les idées, mais sur la balançoire ils restaient dans son champ de vision alors il devait s’éloigner un peu plus. Il alla s’assoir sur un banc, le plus éloigné possible en fait. Hiroto regretta de ne pas avoir emmené quelque chose qui aurait pu lui remonter le moral, ou au moins lui changer les idées. Il ne faisait même pas beau et donc il n’y avait même pas de gamin dans le parc. Bah oui, à la limite il aurait pu aller jouer avec eux ça remonte toujours le moral de voir des gamins s’amuser en =_=

Encore une fois, Hiro tenait absolument à prouver à tout le monde qu’il était maso puisqu’il se retournait à nouveau pour voir ce que Shizuka et Daichi faisaient. Il voulait simplement savoir s’ils se réconciliaient en… Oui on y croit quasiment, mais il fallait dire qu’il ne pouvait pas vraiment se pousser puisqu’il avait laissé son portable dans la voiture de la demoiselle et qu’il était hors de question qu’il marche jusqu’à chez lui en. Il n’avait pas le moral pour marcher pendant on ne sait trop combien de temps juste pour retourner chez lui. Il resterait sur ce banc de parc pour se changer les idées et ensuite il s’arrangerait pour aller à quelque part, ils n’étaient pas dans un trou trop perdu non plus, donc le téléphone devait exister. Oui bon c’était terriblement idiot de penser que s’enfuir arrangerait vraiment les choses, mais que voulez-vous il ne pensait plus totalement comme quelqu’un de normalement constitué. Il leva les yeux vers le ciel, espérant qu’une réponse quelconque allait tomber du ciel. Bon c’était que très peu probable, mais on pouvait toujours en ? De toute façon, il devait parler à Daichi, s’excuser à Shizuka pour finalement lasser Dai’ le tabasser. C’était un beau programme n’est-ce pas ? Non, de toute façon il ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre pour essayer de replacer ses idées en place. Même encore, ce n’était pas fameux, fameux. Il ne pensait qu’au fait qu’il était un idiot fini et qu’il n’aurait pas du laisser Shizuka à Daichi. Mais bon maintenant que c’était fait…

L’attente était quelque chose d’insupportable au départ, mais en ce moment, c’était presque pire. Là c’était un genre de compétition entre son meilleur ami et lui. Et pourquoi ? Pour Shizuka, rien de moins. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait voulu faire au départ et à vrai dire ça lui avait pris tellement de temps à réaliser ce qu’il ressentait pour elle, qu’il trouvait presque pitoyable de se dire qu’il avait dut attendre qu’elle couche avec Hiroto pour s’en rendre compte. Probablement que si son attachement pour elle ne datait pas de très longtemps, il serait surement parti. Il avait l’air d’un idiot, il n’avait pas réalisé même pas en voyant une chemise qui appartenait assurément à Hiro et en plus il la voyait hésiter. Il fallait être particulièrement maso pour rester là, mais il fallait croire que ces trois-là l’étaient particulièrement en comparaison avec des êtres humains plus normaux. Gardant le regard baissé, il ne voulait quand même pas que qui que ce soit remarque qu’il avait les yeux mouillés. Étant particulièrement fier, il ne pouvait se permettre de faire pitié et encore moins pleurer en public. Il sentit alors une main se glisser dans la sienne et en levant un peu les yeux, il vit que c’était celle de Shizuka, bon en même temps on doute vraiment que ça aurait été le genre d’Hiro de faire ça. Daichi détourna simplement le regard en entendant sa voix. Il n’avait rien à dire, il ne voulait rien dire non plus.

Le silence devait être de mise puisque personne ne semblait vouloir prendre la parole. C’était compréhensible et dans le fond ce n’était surtout pas lui qui allait parler le premier. Il sentit Shizuka serrer sa main encore plus, mais il ne réagit pas du tout. Il fixait un point sur le sol et ne voulait pas relever le regard. Tant pis s’il avait l’air encore plus idiot, mais pour le moment il avait de la difficulté à penser correctement et surtout à autre chose que la sensation de trahison qu’il ressentait. En sentant qu’elle tirait cette fois-ci sur sa main, il fit un pas, puis un autre tout ça sans grande conviction. Il n’était pas tout à fait certain de vouloir entendre ce qu’elle disait, mais il ne pouvait plus vraiment s’enfuir maintenant qu’il la suivait. Restant silencieux, il releva légèrement le regard sans pour autant essayer de croiser celui de Shizuka.
Daichi resta presque interdit lorsqu’elle passa ses bras autour de son cou et commença à pleurer. Même s’il se doutait qu’elle ne pleurait pas pour lui dire qu’elle l’aimait ensuite, il ne put s’empêcher de se dire qu’il ne voulait pas la voir pleurer… Il passa lentement ses bras autour de la silhouette de Shizuka, essayant de la consoler un peu. Il ne parla pas non plus lorsqu’elle lui dit qu’elle croyait aimer Hiro. Il sentit son cœur se serrer encore plus, mais il préféra quand même essayer de la consoler. À la limite, il serait dépressif tout seul en. Il ne pouvait pas agir de façon égoïste, sachant très bien que Shizuka semblait presque aussi démolie que lui. C’était sa meilleure amie et accessoirement la fille qu’il aimait alors il devait au moins essayer de la faire sourire… Essayant de se rattacher à cette idée, il la serra dans ses bras encore plus juste pour lui montrer qu’il était là, qu’il ne la laisserait pas tomber malgré tout.

Alors qu’elle réussissait à parler entre deux sanglots, Daichi dut se contenir. Il était tiraillé entre l’envie d’aller tabasser Hiro à cause de ce qu’il avait fait, mais aussi parce que c’était en plus qu’en partie la faute de son meilleur ami si elle pleurait et le fait qu’il ne pouvait pas abandonner Shizuka en ce moment. Serrant le poing en silence, retenant l’envie d’aller frapper son ami, il réussit quand même à dire, d’une voix tremblante, mais quand même.

- Ça va aller… Je suis là…

Bon, Daichi n’était surement pas la meilleure personne pour consoler quelqu’un. Surtout que quelque part dans son cerveau qui n’était pas touché par sa tristesse, il ne pouvait pas croire qu’Hiroto ait dit merde comme ça. Il devait y avoir une raison, mais en même temps… Est-ce qu’il pouvait vraiment dire cela à Shizuka ? Défendre son meilleur ami alors qu’il la faisait pleurer ? Non, ça serait complètement idiot de dire ça. Elle n’était pas dans l’état idéal pour qu’il affirme qu’il y ait une raison derrière la réaction d‘Hiro. Sauf que bon, il ne pouvait pas non plus la laisser être dans cet état. Elle se faisait du mal et en tant qu’ami il ne pouvait pas rester muet devant ça. Quitte à être blessé au final, il pouvait au moins lui remonter le moral ou plutôt essayé de la conseiller puisque ce n’était pas vraiment son fort…

- Tu… devrais peut-être aller lui parler…

Si elle était avec Hiro, près de lui physiquement, ça permettrait peut-être à Daichi de se retenir et de cette façon, d’éviter de tabasser son meilleur ami. Même si de son point de vu, Hiroto le mériterait amplement…

[Encore pardon pour l'attente ^^']

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Culpabilité quand tu nous prends…Shizuka s’en voulait tellement, elle se sentait tellement misérable d’avoir fait une telle connerie avec Hiroto, ça ne pouvait être que ça non, elle était si honteuse qu’elle n’arrivait pas à dire les mots qu’elle pensait tant à son ami d’enfance. Pourtant, plus le temps passait et plus elle doutait. Pourquoi ne pouvait-elle pas dire je t’aime à Daichi? Était-ce réellement parce qu’elle avait honte, ou alors était-ce pour une raison qu’elle n’osait s’avouer? Le fait que son silence était commandé par le regard qu’Hiroto posait sur elle aurait du lui mettre la puce à l’oreille. Mais peut-on vraiment s’avouer aussi simplement, dans un moment comme celui-là, que notre seule certitude vient de s’effondrer, qu’on est plus certaine de rien et qu’on croit avoir des sentiments pour quelqu’un d’autre? Et pas n’importe qui, pour le mec qui a dit « merde » en réalisant qu’il avait prit votre virginité. On s’entend que, côté égo – et ça, Shizuka en avait malheureusement trop – c’était dure.

À bout de force – surtout mentalement on s’entend – elle avait noué ses bras autour de Daichi et avait laissé couler les cruelles larmes sur ses joues. Elle s’en voulait de lui imposer ça, elle s’en voulait d’oser demander son affection après ce qu’elle avait fait. Après tout, ne c’était-elle pas jurée de l’aimer lui, et ce pour la totalité de sa vie. Mais ils étaient divorcés non, elle ne pouvait pas s’imaginer que lui aussi, des années plus tard, il voudrait toujours d’elle. Pourquoi elle osait lui demander son soutient en ce moment hein? Si quelqu’un voulait pleurer ici , c’était surement Daichi qui voyait ses deux meilleurs amis se déchirer. Mais bon, Shizuka était la faible femme, elle pouvait donc, de pas ce statut, demander à ce qu’on s’occupe d’elle et qu’on la couvre d’attention… Ouai on y croit, ton excuse est pathétique. Entre deux sanglots toutefois, elle réussi à expliquer brièvement la situation à son ex-mari. Enfin, surtout la partie qui l’avait tragiquement blessée, à savoir les paroles de son confident…

Je suis là… pourquoi fallait-il qu’il ait toujours cette facilité à l’apaiser même en ne disant que quelques mots? Notre journaliste lui était infiniment reconnaissante de savoir, malgré sa rancune, la console. Elle le serrait un peu plus fort, n’ayant aucune envie de le libérer. Elle était bien dans ses bras, tout simplement bien. Si elle avait pu passer le reste de sa vie là, elle n’aurait eu rien à craindre, ni son cœur qui s’emporte, ni son père et ses folies… Rien. C’est peut-être pour cela qu’elle croyait aimer Daichi, parce qu’elle était juste, calme et à l’abris de tout avec lui. Un peu comme un grand frère. En comparant cette sérénité aux battements de cœur panique qu’elle avait en voyant Hiroto, elle le constatait maintenant. Sa relation avec Daichi avait évolué avec les années et maintenant, il était son protecteur, son chevalier en armure mais elle ne pouvait pas dire ressentir de la passion pour lui… Cruelle réalité pourquoi devait-elle remarquer cela maintenant hein? Alors qu’il attendait après elle, une confession, quelque chose. Ça aurait été plus simple de choisir le calme, de se mettre en tête qu’elle aime Dai’ … mais il lui conseillait d’aller voir Hiro et elle du se résigner à quitter ses bras, les yeux encore humides de larmes.

Vous voulez une belle déclaration mignonne, enflammée ? Bah c’est sans prendre en compte qu’on parle de Shizuka là… Elle soupira et se détacha de Daichi avec un air un peu moins vulnérable. Pas question de se montrer faible devant un mec comme Hiroto. Elle s’approcha de lui, les yeux toujours noyés de larmes mais l’air toujours aussi boudeur. Bah oui hein, si vous pensiez qu’elle allait lui hurler son amour parce qu’il étai devant elle, vous faites fausse route. Elle est rancunière la petite! Baissant la tête vers ses pieds, elle prit une grande inspiration et, au lieu de murmurer son nom, de lui dire quelque chose de mignon, elle leva la main et lui mit la claque du siècle. Ça devait faire des semaines qu’elle en avait envie… Mais bon, on ne frappe pas un Apollon sans raison non? Elle releva son minois noble et furieux vers lui en lançant, très directement, sans détour :

« Ça se dit pas merde !! ÇA SE DIT JUSTE PAS è.é »

Et une leçon de faite, il pourra peut-être la mettre à exécution dans un avenir rapproché ? Qui sait… Elle aurait du lui dire qu’elle était amoureuse de lui, qu’elle aurait donné n’importe quoi pour que ça soit réciproque mais, on parle de Shizuka, elle en a déjà glissé un mot à Daichi, maintenant, c’est trop tard pour songer à en parler à Hiroto. Elle sentait son cœur battre vite, trop vite. Si elle avait été brillante, elle lui aurait dit quelque chose de sympa… mais elle était blessée et, comme un animal agonisant, elle ne connaissait que la violence et la fuite. Du coup, elle releva son minois vers Hiro avec fureur et lui lança au visage :

« Et dire que……… j’étais contente que ça soit avec toi …parce que moi je .... je t'a.......RAAAH è.é T’es vraiment trop nul !! »

On a dit sympa Shizuka non? Impossible, elle attrapa son cellulaire en tournant dos aux garçons. Ils pouvaient très bien aller sauver leur amitié aux sources chaudes elle, elle resterait ici, elle rentrerait et elle irait pleurer toutes les larmes de son corps quelque part d’autre. Loin d’eux, loin d’Hiro, elle avait besoin de réfléchir et puis, si personne ne la retient alors, tant pis. Elle composa le numéro qu’elle connaissait par cœur. Son larbin… Pourquoi elle avait envie de le voir soudainement? Peut-être parce qu’il ne demandait pas d’explications et qu’il se contentait d’obéir… Oui mais tu le menaces non… et alors è.é

« Akira ?? Viens me chercher immédiatement =w= tout de suite ... »

Vous croyez qu’il allait obéir? Seule la suite nous le dira…

Pour changer du dramatisme incessant de la situation, parlons d’Akira. Le Golden Boy n’avait aucun rapport avec la situation, bien qu’il sache à peu près ce qui s’était passé. Ça ne l’intéressait pas plus qu’il ne le fallait, mais disons que même si ça l’intéressait, il ne pouvait pas prendre le risque de se mêler à ça. Des plans pour que Shizuka le mette dans une situation impossible. Non, elle était une grande fille et pouvait s’occuper d’elle-même. Bon en fait, non on en doute vraiment, mais quand même Murakami et Kaname ne la laisserait pas trop faire de conneries… Oui c’est vraiment mignon de t’inquiéter pour elle, mais… Depuis quand c’était comme ça ? Eh bien depuis le chalet il ressentait une genre de pitié vis-à-vis la demoiselle, bien que ce n’était pas uniquement de la pitié sauf que… hors de question de l’admettre, de toute façon, Akira continuait à dire que pour qu’il se porte mieux, il fallait qu’elle soit très, très loin de lui. Cette fille amenait des problèmes, par exemple Murakami ou le possible dévoilement de ses cours de danse, et ce n’était pas le genre de truc dont il avait besoin en ce moment.

Bref de toute façon, il était tout simplement hors de question de se mêler à tout ça et pourtant ça ne pouvait pas être aussi simplement que ça. Alors qu’il était tout simplement en train de lire un livre dans la bibliothèque chez lui, son téléphone se mit à sonner bruyamment. Sonnerie spéciale anti-Shizuka en plus! Non, plus sérieusement, le futur médecin lui avait attribué une sonnerie pour pouvoir la reconnaitre si elle appelait, comme en ce moment en fait. Soupirant légèrement, il se dit quand même que c’était mieux pour lui de décrocher, on ne sait jamais ce qu’elle pouvait avoir en tête cette fille-là. À peine venait-il de décrocher, disant au passage un genre de salutation digne de son lui grincheux, elle lui ordonna d’aller la chercher. Soupirant à nouveau, parce que c’était la seule chose qu’il pouvait faire quand ça concernait Shizuka, Akira déposa son livre et se leva tout en répondant d’un ton grognon.

« J’ai l’air d’un chauffeur maintenant ? Tu peux pas prendre ta limousine comme une grande personne ? »

Pour ceux qui s’attendait à ce qu’il soit plus sympathique avec elle à cause du fait qu’elle pouvait dire qu’il faisait de la danse. Parce que bon, il n’avait aucune idée du pourquoi elle lui demandait ça, mais logiquement ça devait être important puisque sinon elle ne l’aurait probablement pas appelé du moins espérons-le. De toute façon, il pouvait probablement la provoquer sans trop de problème, mais il tenait quand même à ce que ses cours de danse restent secrets, du moins jusqu’à ce qu’il ait abordé le sujet avec tout le monde… Puis dans un sens, si seulement Murakami n’était pas au courant, il aurait pu la faire chanter avec le fait qu’elle avait couché avec Kaname. Bon peut-être pas, ça aurait été vraiment méchant…

« Enfin, tu me dire t’es où ? Sauf que c’est la dernière fois que je joue les chauffeurs n___n »

Bah en même temps ce n’était pas si nécessaire que ça vu qu’il serait capable de la retrouver avec son cellulaire, mais c’était terriblement exagéré simplement pour faire « plaisir » à sa tortionnaire, non elle serait surement capable de lui dire au moins elle était où. Sauf que préférant quand même ne pas trop perdre de temps, il se dirigea tout de suite dans le quartier des domestiques pour trouver son chauffeur. Akira aurait pu prendre une voiture lui-même, mais non ça faisait moins classe et au moins dans une limousine il pourrait s’éloigner si elle avait encore envie de pleurer. Parce que bon avoir pitié d’elle c’était une chose, mais il n’aimait nécessairement ça, ça ne ressemblait pas à de la pitié uniquement.

Bref, sous entendant qu’il savait maintenant où il allait, Akira dicta à son chauffeur l’endroit et mit quand même quelques minutes pour se rendre. Il ne savait pas trop pourquoi il faisait ça. Il aurait pu prétexter un diner de famille qu’il ne pouvait pas manquer, une réunion avec les Golden Boys de laquelle il ne voulait pas partir. N’importe quoi sauf aller jouer les chauffeurs pour une fille qui s’amusait à le torturer en tout temps =.= Sérieusement, il n’avait pas trop envie de le faire, mais quelque chose le poussa à y aller - mettons donc cela sur le dos de la pitié. Une fois arrivé à l’endroit où elle devait se trouver normalement, Akira débarqua de la voiture, ordonnant à son chauffeur de l’attendre ici. S’attendant à la trouver seule, il fut surpris, et pas nécessairement dans le bon côté de la surprise, d’apercevoir Murakami et Kaname. Ils avaient tous des têtes d’enterrement et ça ne prit pas beaucoup de temps au futur médecin pour deviner à peu près ce qui s’était passé. Murakami semblait terriblement blessé, peut-être prendre une photo serait une bonne idée, ça pourrait être marrant de lui montrer quand il se porterait mieux. Kaname semblait perdu et avait reçu une bonne gifle vu sa main… Puis Shizuka… elle semblait assez… désespérée ? Visiblement, elle avait pleuré, ce qui confirmait que de toute évidence, Murakami avait appris ce qui s’était passé entre les deux autres.

« T’aurais pu me prévenir qu’il y avait ces deux là. »

Bah oui, Akira doutait fortement qu’ils seraient super heureux de voir un Golden Boy débarquer dans leurs affaires. Est-ce qu’elle l’avait appelé uniquement pour qu’il se fasse tabasser ? Ça aurait très bien pu être le cas en =.=

Tâchant de ne pas trop déprimer dans son coin, il avait toujours su que Shizuka préférait Dai de toute façon, Hiroto soupira légèrement en fermant les yeux. Il n’avait plus trop envie d’y penser, il savait bien que tout ce qui était arrivé était sa faute et à la limite il aurait dut subir les conséquences de ses actes. Le problème c’était qu’il y avait une nette différence entre faire une erreur de parcours et prendre la virginité de votre confidente. D’autant plus qu’il était clair qu’elle aimait Dai, il venait de blesser ses deux meilleurs amis. Il se sentait misérable, mais le pire c’était qu’il n’était même pas capable d’aller s’excuser… Bon d’accord, des excuses ne suffirait pas, mais il pourrait au moins essayer de faire quelque chose au lieu de déprimer dans son coin. Heureusement que Daichi était là en fait, puisque c’est lui qui poussa Shizuka à venir le voir. En entendant des pas, il ouvrit un œil et baissa automatiquement le regard en voyant que c’était Shizuka. Il n’était pas capable de lui dire à quel point il s’en voulait, de toute façon, qu’est-ce que ça changerait pour elle. Avant même qu’il n’ait le temps d’ouvrir la bouche pour dire quelque chose - ce qui est une bonne chose en fait - elle lui mit une bonne claque qu’il méritait amplement de toute façon. Instinctivement il porta sa main à sa joue et releva le regard. Mauvaise idée, puisqu’il remarqua rapidement les larmes de la demoiselle. Toujours la main sur la joue rougie par la gifle, il écouta ce que Shizuka disait et comprit finalement le problème. Merde ? Elle avait pensé qu’il disait ça à cause d’elle ? Bien sur ce n’était pas le cas, dès le réveil, Hiroto s’en était voulu d’avoir pris sa virginité, mais le merde n’avait aucun rapport avec elle. Il ne savait pas trop comment expliquer, c’était plutôt à cause de Daichi, il savait que ça allait blesser son meilleur ami, mais ce n’était pas uniquement à cause de ça.

« Je… »

C’est un bien joli début, mais il s’interrompit rapidement en voyant qu’il n’était pas capable de formuler sa pensée et que de toute façon, Shizuka allait parler. Il fut d’abord surpris en entendant ce qu’elle disait. Contente que ce soit avec lui ? Elle n’aurait pas préféré Dai ? Rien que ça le fit lever et il tenta de s’approcher d’elle pour essayer de lui expliquer qu’elle n’avait aucun rapport avec le merde. Facile à penser, moins facile à expliquer. Néanmoins, il ignora le fait qu’elle semblait complètement en colère et se rapprocha avant de voir qu’elle appelait quelqu’un. Ce fut surtout le nom de la personne qui l’immobilisa. Elle appelait… Akira ? Dans le genre Akira Kanzaki ? La jalousie recommençait à naitre en lui, mais il choisit de la faire taire et fit un pas de plus avant de dire

« Tu sais pourquoi j’ai dis merde ? Parce que je me disais que tu aurais voulu que ce soit Dai et pas moi… »

Sans vouloir être la victime dans tout ça - parce que ce n’était pas le cas de toute façon - il fallait quand même avouer que c’était normal qu’il ait cru ça. Après tout, ne l’avait-elle pas appelé Dai avait qu’elle ne réalise que ce n’était pas la bonne personne ? Oui bon, une fois que c’était dit, elle avait raison, ça ne se disait pas, surtout pas quand on prend la première fois d’une fille. Sauf que bon, il l’avait dit et que pouvait-il faire d’autre que lui dire pourquoi il l’avait fait. Même encore, il n’y avait rien de magique dans l’explication qui l’avait fourni. Hiro avait l’impression d’accuser Shizuka de l’avoir appeler Dai. Certes, ça l’avait blessé dans son orgueil d’homme, mais elle n’avait pas mérité qu’il dise merde. Maintenant que c’était dit, que voulait-elle qu’il fasse. Il s’en voulait déjà terriblement, mais ce n’était pas comme si des regrets seraient suffisants. Visiblement, Shizuka était blessée et il se rendait compte que c’était de sa faute - mille ans plus tard, mais vaut mieux tard que jamais -

« Shizu… je… »

Coupé dans son bel élan, presque pas pitoyable, par l’arrivée d’Akira, Hiroto ne put se retenir de lancer un regard rempli de haine envers ce G-Boy. Keiji ne serait pas fier de lui n_n mais tant pis, ce type il ne le sentait plus depuis le chalet. Pourquoi ? Simplement à cause de la supercherie de couple entre lui et Shizuka. Oui en gros c’est ce qu’on appelle de la jalousie, mais qui a dit un jour qu’Hiro serait à l’abri de ça. L’avantage lorsqu’il aimait Johnny, c’était qu’il n’avait pas trop de compétition… Quoi qu’il en soit, il voyait qu’en ce moment, il ne pouvait pas la laisser partir avec quelqu’un, surtout pas un Golden Boy. S’il aurait pu s’effacer si elle avait choisit Dai, ce qui ne semblait pas être le cas heureusement, il était hors de question qu’il ne le fasse pour Akira. Oui, jaloux, presque possessif et pas du tout compréhensif que voulez-vous.

« Shizu, je t’aime… »

Pour ceux qui se serait attendu à voir un Hiro tout confiant et tout, eh bah non. Tout le contraire de ça en fait, il ne l’avait même pas dit fort sa déclaration. C’était plutôt un genre de murmure qui d’où elle se trouvait - même si ce n’était pas si loin que ça - pourrait sembler comme autre chose. Bon l’important c’est qu’il avait finalement réussi à le dire non ? Qu’elle le comprenne ou non c’était accessoire, dans un certain sens…