Il y a des jours que l’on voudrait éviter. Le genre que si l’on avait su, on serait resté couché. C’était ce genre de jour depuis hélas trois semaines pour la petite Riina qui essayait tant bien que mal de déloger un certain accompagnateur collant de sa vie. Il était partout! Elle ne savait pas comment il arrivait à ça, mais il fallait constamment qu’il soit là. Le hasard y était pour beaucoup selon Serizawa, mais Riina n’était pas dupe à ce point. Même le hasard ne sait faire si bien les choses. Voilà ce qui lui en coûtait de l’avoir laisser la suivre jusque chez-elle! Bien fait pour elle et que ça lui serve de leçon. En attendant, elle était aux prises avec un jeune homme charmeur et charmant qui ne semblait savoir ce que signifiait le sens du mot abandon…

Heureusement, aujourd’hui était un jour de repos pour Riina et elle s’était arrangée pour ne pas avoir besoin de sortir de la journée. Tout un jour dans le confort de son appartement à simplement faire un peu de ménage, prendre du temps pour elle, pour sa mère. Le tout bien tranquillement, sans se presser. Le genre de journées que Riina adorait et qui n’arrivait pas assez souvent à son goût.
Du moins, c’était l’un de ces jours pour la matinée. Si Riina avait su, comme ceux d’avant, elle serait restée bien au chaud sous a couette. Si elle avait su, peut-être qu’elle aurait fut au Nebraska le plus vite possible. Où était-ce? Aucune idée, mais ça donnait envie juste pour se retrouver loin d’ici.

Un peu avant midi, alors que la jeune femme allait demander à sa mère ce qu’elle désirait manger, cette dernière ne lui répondit pas. Songeant d’abord qu’elle s’était endormie, Riina n’avait fait que s’approcher et la remuer doucement pour la réveiller. Aucun résultat. Recommençant un peu plus fort cette fois-ci, Riina se heurta au même résultat.
La panique commençant à s’emparer de la brunette, elle tenta de réveiller sa mère encore quelques fois. Elle n’était pas morte, non, Riina l’entendait respirer – anormalement fort d’ailleurs – mais il devait forcément y avoir un problème pour qu’elle n’ouvre pas les yeux et rester inerte.

Sans réfléchir d’avantage, la jeune host s’empressa de sortir de son appartement pour aller toquer à la porte de son voisin espérant de tout cœur que Shunta serait là. Riina ne pouvait pas payer une ambulance, il était donc hors de question d’appeler des secours, et sa mère était trop imposante à transporter pour elle seule, menue comme elle était.
Entendant du bruit à l’intérieur de l’appartement, Riina s’en réjouit intérieurement. Shunta était là. Tout de suite, elle se sentait un peu moins terrifiée par l’état de sa mère, n’ayant pas à l’affronter toute seule.

Cependant, le hasard c’était une fois de plus mit de la partie et, cette fois-ci, il s’agissait bel et bien d’un hasard! Au lieu de son ami, qui de ce qu’elle en savait vivait seul, elle se retrouvait nez à nez avec un torse nu en tablier rose. Et, bien sûr, le pâtissier en herbe n’était autre que son poursuivant des dernières semaines Serizawa Naoki.
Arquant d’abord un sourcil en voyant l’accoutrement du cuisinier, Riina le détailla de haut en bas. Non, elle ne rêvait pas, il était bel et bien vêtu de la sorte. M’enfin, tout ceci n’avait pas la moindre importance, ce pourquoi elle ne répondit même pas à sa question, à savoir si elle désirait un muffin.

-Shunta est là?

Bousculant légèrement le cuistot pour entrer dans l’appartement de son ami, Riina dû constater, bien qu’elle aurait préféré que non, que shunta était bel et bien absent. Soupirant profondément, la brune ramena les yeux vers celui qui tenait ses muffins, puisqu’il lui adressait de nouveau la parole.
Devait-elle lui en faire part? D’un côté, elle n’en avait pas la moindre envie. Un, parce qu’il ignorait sa situation personnelle. Deux, parce qu’il en profiterait sûrement pour être encore une fois le prince charmant agaçant qu’il était. Pas bon du tout. D’un autre côté, il avait la force musculaire qu’elle était venue emprunter à Shunta. Et comme Shunta n’était pas là… Impossible qu’elle retourne chez-elle sans lui demander son aide. Le bien être de sa mère primait sur son orgueil et le tourbillon d’émotions que ce curieux personnage ne cessait de déclancher en elle lorsqu’il était dans les parages.

-Tu pourrais t’habiller vite fait, j’aurais besoin de ton aide…

Qu’est-ce qu’il pouvait lui en coûter de demander de l’aide, mais sa mère d’abord. Comme toujours. Elle passait vraiment avant tout, peu importe ce que ça pouvait bien être. Sans même attendre de réponse de sa part, la demoiselle fila dans son appartement, laissant la porte entre ouverte pour que Naoki puisse entrer lorsqu’il serait changer – oui elle était certaine qu’il le ferait – pour aller s’occuper de sa mère qu’elle devait vêtir plus chaudement pour son excursion jusqu’à l’hôpital le plus proche.

Habillant sa mère du mieux qu’elle le pouvait, Riina éprouvait certaines difficultés. Certes, sa mère de plus en plus faible faisait de moins en moins de choses, mais d’ordinaire, elle était consciente et aidait un minimum sa fille dans les divers tâches à accomplir. Cette fois, la plus âgée était inconsciente et un membre donnait l’impression d’être dix fois plus lourd en de pareilles circonstances. Mais lorsqu’il s’agissait de sa mère, Riina était douce et patiente comme jamais. Elle lui passa donc un manteau en prenant son temps, ainsi qu’un pantalon. Peu importe qu’elle soit en chemise de nuit ou non, n’est-ce pas? De toute façon, ils allaient probablement lui retirer tout ça dès son admission à l’hôpital…
Entendant son nom retentir dans l’appartement, la nippone ne s’arrêta pas pour autant dans ce qu’elle était en train de faire, ajoutant maintenant des chaussettes épaisses à l’habit de sa mère pour éviter de lui mettre des chaussures qui seraient inutiles de toute façon.

-Ici.

Laissa-t-elle simplement entendre pour que Naoki puisse se diriger au son de sa voix. Sans même lui jeter un regard lorsqu’il entra dans la pièce, Riina se concentrait sur sa mère. D’un côté, parce qu’elle se sentait bien honteuse d’être vue dans une situation pareille – et surtout par ce garçon à qui elle opposait une résistance farouche depuis des semaines – et d’un autre côté parce que ça lui demandait réellement de la concentration!

Mais devant la considération de son sauveur qui allait sous peu devenir également celui de sa mère, Riina finit par ne plus faire le moindre geste, laissant ses mains immobiles de chaque côté de l’une des chevilles de sa génitrice. Elle était lasse et fatiguée, mais surtout empreinte de culpabilité de ressentir ce genre d’émotion face à une mère qui avait besoin d’elle une fois encore. Ce tourbillon sombre bien visible dans ses mouvements et dans son regard, la belle leva enfin les yeux sur Serizawa. Ses prunelles étaient fuyantes, elle n’osait pas vraiment le regarder en face, mais puisqu’il venait ici pour l’aider, il était normal qu’il ait quelques explications.

-Elle est malade… Elle a le cancer et…

Impossible pour elle de continuer à la fois de parler et de le regarder. Lui dire que c’était un cancer généralisé, qu’aucune opération magique ne pourrait la sauver… C’était une chose d’en être consciente, mais totalement une autre que de l’admettre à haute voix, ne serait-ce qu’à elle-même. Sa gorge se nouant, ses yeux se brouillant de larmes qu’elle empêcha de couler, Riina se redressa et quitta la pièce pour aller enfiler des bottes et une veste. Un, parce qu’il fallait le faire, deux, parce qu’elle avait besoin de se donner un peu de contenance. Se montrer si fragile, elle ne le faisait jamais. Elle se l’interdisait. Il fallait donc qu’elle reprenne le dessus sur ses émotions. Elle aura tout le temps de pleurer sur son sort lorsque le ténébreux sera loin.

Ils installèrent donc la mère sur la banquette arrière de la voiture de Shunta et direction l’hôpital. Riina demeura silencieuse tout au long du trajet, fixant la fenêtre du côté passager. Elle ne voulait en aucun cas croiser le regard de Serizawa. D’abord parce qu’elle n’avait pas encore retrouver tout à fait le dessus sur elle-même. Ensuite parce qu’elle ne voulait surtout pas voir de pitié dans ses yeux. C’était la chose qu’elle détestait le plus.
Et ensuite? Ensuite c’était l’heure de l’attente interminable. Celle où l’on commence toujours par tourner en rond espérant qu’un médecin vienne très vite nous donner des nouvelles. Celle où l’on finit toujours par être assis à se ronger les sangs dans un silence morbide qui ne fait qu’amplifier l’effet dramatique.
Riina n’échappait pas à cette règle. Après plusieurs minutes à faire les cent pas dans la salle d’attente, elle était maintenant assise à côté de Serizawa. Mine de rien, sa présence était rassurante bien que la demoiselle n’était toujours pas à l’aise avec le fait qu’il était maintenant au courrant de toute l’histoire. Ou du moins de la plus grande partie. Il ne devait pas être idiot. Il suffisait d’emboîter les pièces du puzzle pour comprendre que Riina ne faisait en aucun cas ce travail d’host pour le plaisir. Qu’elle ne se privait pas de tout et même de s’amuser juste parce qu’elle était une dépressive asociale ou peu importe les films qu’il s’était monté au courrant des trois dernières semaines.

Et ce fut toujours sans le moindre mot, le regard sur cette porte des soins intensifs qui restait obstinément close, que Riina laissa échapper quelques larmes. Premièrement, parce qu’elle ne pouvait plus toutes les retenir. Deuxièmement, parce qu’elle n’arrivait plus à rester forte. Ce moment de faiblesse était bien malgré elle. Elle ne voulait pas se montrer dans cet état face à Serizawa qui pouvait éventuellement s’en servir contre elle plus tard. Ou pire, elle ne voulait pas se montrer sous ce jour surtout s’il ne s’en servirait pas contre elle ensuite. Ça ne ferait que prouver ce que Riina tentait bêtement de nier. Soit que ce garçon pouvait être un gentleman totalement doux et charmant.

Le sacrifice. Si quelqu’un comprenait ce que ça signifiait de s’oublier totalement au dépend de quelqu’un d’autre, c’était bien Riina. Depuis que sa mère était malade, elle ne faisait que vivre pour elle. Ou plutôt ne pas vivre du tout. Que faisait-elle excepter se nourrir, s’occuper de sa mère, de l’appartement et de travailler? Rien. Absolument rien. Son erreur, sans doute. Elle n’aurait pas dû s’empêcher de vivre durant tout ce temps, mais maintenant qu’elle était recluse et seule, même si elle désirait souvent s’ouvrir aux gens et retrouver cette joie de vivre qu’elle avait au paravant, elle n’y arrivait plus. Sa volonté s’effaçant dès le premier, voir même avant.
Et comme si ce n’était pas suffisant, elle se sentait coupable. Coupable de reprocher ces conditions de vie à sa mère et sa maladie. Ce n’était pas de sa faute, bien sûr, elle n’avait probablement jamais demandé à avoir le cancer. Mais il y avait certains jours où Riina lui en voulait d’être malade. De ne plus être capable de rien. D’être un poids, une tâche éternelle. La jeune femme se détestait amèrement d’avoir ce genre de sentiments et la roue tournait sans fin. Aussi bien dire que le moral était de moins en moins présent chez la jolie brune.

La goutte maintenant. Il avait fallut que sa mère fasse ce malaise. Que Riina doivent demander de l’aide. Déjà le demander à Shunta, c’était peser sur son orgueil, alors qu’il savait déjà ce dont il retournait. Ça semblait dix fois pire pour la nippone, maintenant qu’il s’agissait de Serizawa. Avant, il devait être gentil et charmeur uniquement parce qu’il la trouvait mignonne ou un truc comme ça. Le genre flatteur, puisque ça fait toujours du bien de se sentir le moindrement désirer d’une quelconque façon. Mais maintenant, la pitié, le dessolement et toutes ces choses qu’elle n’aimait pas allaient entrer en ligne de compte. C’était peut-être mieux comme ça au fond. Ça donnerait une raison à Riina pour ne plus le revoir. Une raison de béton pour ne pas le trouver adorable.
Mais comment ne pas le trouver adorable alors qu’il vous serre ainsi dans ses bras, juste parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. Juste parce qu’il veut arrêter ces larmes qui coulent. Comment ne pas s’agripper à lui comme à une bouée de sauvetage? Impossible à dire. Surtout pour Riina qui était exactement en train de le faire… Les barrières venaient-elles de tomber? Peut-être oui. Dans tous les cas, elle n’avait plus la force de rien. Sinon de s’en remettre aux bons soins de quelqu’un d’autre. Être celle dont on s’occupe, ça ne lui était pas arrivé depuis si longtemps…

Pourquoi sourire devant ces tentatives stupides? Juste parce qu’il avait dit qu’elle était plus jolie avec? Ça n’avait pas de sens, non, mais il fallait croire qu’il n’y a que l’intention qui compte, comme le dit si bien le dicton. De plus, la raison s’échappait définitivement maintenant. Il ne pouvait en être autrement avec ce qui franchi les lèvres de la jeune host.

-Tu pourrais encore faire une petite chose pour moi?...

Un peu hésitante tout de même. Non pas qu’elle craignait qu’il refuse. En fait, elle craignait surtout qu’il accepte. S’il disait amen à sa demande, alors il n’y aurait plus rien pour l’empêcher de faire les conneries qui allaient peut-être suivre. Son cerveau s’était transformé en gélatine et Riina ne voulait pas que ça change pour tout de suite. Arrêter de penser. Arrêter de se morfondre. Ne surtout pas croire que ce malaise était un signe, que c’était la fin. D’une part, parce que Riina perdrait sa mère. Mais d’une autre part, parce qu’elle ne voulait surtout pas sentir que la lumière commençait à venir au bout du tunnel. Sa mère décédée, c’était la fin de ses problèmes. Mais Riina ne voulait surtout pas penser ainsi.
Que le cerveau se taise… encore un peu…

-Emmène-moi quelque part, n’importe où. Il faut…

La jeune femme plissa le front comme devant un mal de tête, se massant la tempe, espérant peut-être que son cerveau s’arrête comme par enchantement.

-Il faut que ça se taise là-dans. J’ai besoin que ça s’arrête…

Cela semblait bien plus stupide prononcé à haute voix. Dans sa tête, c’était censé. En dehors de sa bouche, ça semblait complètement fou. Mais bon, ne nous affolons pas, peut-être qu’il refusera et qu’il lui dira qu’il est plus sage de rester ici à attendre des nouvelles de sa mère!

Elle allait le regretter. C’était évident comme le nez au milieu de la figure qu’elle allait regretter une telle faiblesse. Certes, n’importe qui, dans un moment pareil, aurait été faible et c’est même compréhensible, mais Riina restait Riina. Trop indépendante, orgueilleuse, mais surtout, trop stricte envers elle-même. S’abandonner ainsi dans les bras d’un homme qu’elle connaissait à peine et qui la draguait très ouvertement depuis le premier soir, l’une des choses à ne jamais faire dans les règles de vie de Katsumoto Riina.
Mais les règles, ne sont-elles pas faites pour être transgressées? Pour Riina, non, mais il semblerait bien que toutes règles doivent être transgressées au moins une fois, sans quoi, ce ne sont pas réellement des règles!

Mais passons tout ça. Ces histoires de règles n’avaient plus vraiment d’importance, du moins pour le moment, puisque Riina avait succombé aux bras protecteurs de Serizawa. Qu’est-ce qu’elle pouvait y être bien, mine de rien. Chauds, confortables, entourant comme une couette toute douce et relaxante un petit matin d’hiver.
Chose dont elle aurait dû se contenter. S’écarter de lui, le remercier et lui dire qu’il pouvait partir maintenant qu’elle n’avait plus besoin de son aide. Mais était-ce réellement le cas? Absolument pas. Elle avait besoin de quelqu’un plus que jamais et pas de chance pour Serizawa, c’était lui qui était là sur le moment.

Riina était donc allée contre ses règles encore une fois. Elle l’avait supplié de faire quelque chose. De l’emmener ailleurs, loin d’ici. Quelque part où faire quelque chose l’empêcherait de penser. Était-ce mal de vouloir arrêter sa réflexion? Une part d’elle disait que oui et se sentait coupable, mais l’autre partie d’elle réclamait ce besoin trop férocement pour que celui-ci soit ignoré. Il lui restait pourtant une chance de retrouver le droit chemin. Que Serizawa refuse d’accéder à sa demande. S’il avait été le moindrement lucide, c’est ce qu’il aurait fait, mais rien ne semblait aller dans la bonne direction aujourd’hui.
Il se rapprocha dangereusement d’elle et bien qu’elle ne connaissait pas encore sa réponse à sa requête, Riina pouvait dire qu’il savait y faire. Ce visage, si près du sien, tous les sens de Riina se figeaient, tout comme son esprit. Elle venait d’être totalement déconnectée de la réalité et tout ça rien qu’à cause de ces yeux plantés dans les siens et de se visage dangereusement près du sien. Il ne se passa pourtant rien. Il ne fit que souligner qu’il acceptait après s’être brusquement éloigné de son visage. La transe de la brune prit fin tout aussi subitement que le geste de Serizawa. Était-elle réellement sur le point de le laisser l’embrasser? Nous préférons ne pas répondre à ça…

Surtout qu’un instant plus tard, Riina était de nouveau dans l’impossibilité de réfléchir. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elle venait de quitter sa chaise de la salle d’attente, qu’elle venait de quitter le sol par la même occasion. Ne touchant plus par terre, le réflexe de la jeune femme fut de s’accrocher au coup de son porteur pour ne pas risquer de tomber. Une moue à la fois surprise et légèrement effrayée sur le visage, Riina n’osait dire un mot, mais son regard parlait pour elle. Où allait-il et pourquoi ne pouvait-elle pas simplement le suivre en marchant?!
Finalement, son porteur s’arrêta devant une animalerie. Il voulait adopter un chat? Était-ce la vérité ou il avait simplement inventé cette histoire? Parce qu’ils pouvaient très bien regarder les chatons sans qu’il soit obligé d’en acheter un… Mais bon, ce serait son problème, voilà tout.

-Hum… ouais d’accord.

Le regard de Riina ne pouvant s’empêcher de jeter un coup d’œil vers le sol, elle ramena ensuite les yeux vers Serizawa, en balançant légèrement les jambes dans le vide.

-Mais heu… tu me poses d’abord?

Ou alors il pouvait s’envoler qu’on joue à superman! Seulement là, il risquait de devenir sourd. Riina et les hauteurs, ça faisait deux é.è

Eh bien nous avons des petites nouvelles pour Serizawa! Qu’il ne mette pas toute la faute sur Riina, elle n’a rien fait et encore moins de la magie noire è.é Nous proclamons haut et fort que c’est uniquement de sa faute à lui! Lui qui était toujours à l’endroit où il ne fallait pas. Lui qui la poursuivait le soir à la fin de son travail. Lui qui s’était montré à moitié nu sous un tablier. Lui encore qui avait décidé de la soulever pour l’emmener loin de cette salle d’attente. Lui aussi qui essayait de lui changer les idées d’une manière absolument adorable, alors non, ce n’était absolument pas Riina qui était fautive dans cette histoire, désolé >.<
Et il était fautif de quoi au fait? D’être gentil? Absolument! Il aurait dû refuser de l’aider, à la base. Sinon, il aurait dû juste partir tout à l’heure et la laisser toute seule au lieu d’écouter cette supplication stupide. Maintenant, Riina était aux prises avec un problème de taille. Son petit cœur battait vite. Il serait bien stupide, rendu à ce point, de nier que ce Naoki lui plaisait. Il était charmant, gentil, beau garçon. Qui ne faiblirait pas? Seulement il y avait sa mère. En plus d’être un travail à plein temps, voilà qu’elle était peut-être en train de mourir et Riina ne se trouvait plus en salle d’attente pour, comme le nom le dit, attendre. Au lieu de ça, elle était portée par un beau jeune homme vers elle ne savait où et son cœur en palpitait agréablement. Alors, inévitablement, il y avait un certain remord de mélangé à ce petit bien être. Un tourbillon de contradiction. De quoi donner mal à la tête, nous vous l’accordons.
Mais, heureusement, tout ceci se calma un petit peu lorsque son porteur daigna la déposer sur le sol. Un peu moins près de lui, les battements du cœur de Riina ralentissaient un peu leur course folle, même si le rythme n’était toujours pas régulier.

-Merci.

Replaçant des plis imaginaires sur ses vêtements, Riina essayait avant tout de chose de reprendre contenance pour montrer le moins possible que cette proximité passagère l’avait un peu secouée. Pourtant, un nouveau combat venait de prendre forme, le jeune homme lui prenant la main pour l’entraîner vers l’animalerie. Le pauvre cœur qui n’avait même pas encore rejoint un battement normal recommençait sur la mauvaise pente. Pourquoi ce fichu cœur s’accélérait dès que Riina avait un contact avec lui? Le manque sûrement. Depuis combien de temps personne ne s’était approché d’elle? Nous sommes honteux de vous confier que nous-même l’avons oublié.
Une fois devant les chatons, enfin Riina avait quelque chose sur laquelle détourner son attention pour calmer le rythme de son cœur. Caressant quelques têtes avec un petit sourire naissant, Riina les observait en souhaitant, l’espace d’un instant, pouvoir devenir l’un de ces chatons. N’avoir rien à faire de la journée sinon se chamailler entre eux et se faire câliner. Une vie qui faisait rêver pour la jeune femme solitaire qu’elle était.
Ramenant ses yeux encore rougis par la scène de tout à l’heure sur Serizawa à son questionnement, Riina se reçut subitement un petit chaton gris entre les bras. Absolument adorable. Le remontant près de son visage, la brune eut un sourire conquis lorsque la petite bête à poils lui lécha le bout du nez tout en portant l’une de ses pattes à la joue de la nipponne. Ramenant le chaton contre sa poitrine par la suite, l’animal sembla tout de suite y trouver son confort. Normal direz-vous, ce chaton devait probablement être un mâle!
Ce fut alors au tour de la main de Serizawa de se porter à sa joue. À croire qu’elle attirait l’attention cette joue! Bien qu’elle aurait voulu se détourner du regard pénétrant de son vis-à-vis, la jeune host ne pouvait y arriver. Figée, comme dans une transe, Riina restait fixée sur ce regard sombre. C’était peut-être lui le magicien qui était en train de l’hypnotiser à l’aide de ses yeux.

Vu le temps que cela dura, elle aurait dû être en mesure de prédire la suite. Alors pourquoi lorsqu’elle sentit cette paire de lèvres contre les siennes, ses yeux s’écarquillèrent légèrement de surprise? Pourquoi resta-t-elle ainsi sans bougée, comme si une explosion allait survenir si elle tentait le moindre mouvement? Son cerveau avait dû gravement souffrir de cet échange de regard.
En temps normal, elle l’aurait repoussé. En temps normal, elle serait peut-être même allée jusqu’à le gifler pour une inconvenance pareille. Mais cette fois-ci, il fallait croire qu’aujourd’hui était un jour totalement à part des autres. Puis, impossible de nier que ce baiser était fort agréable et qu’il faisait ce dont Riina avait le plus grand besoin. Il libérait son esprit de tout le reste.
Se laissant finalement aller à fermer les yeux et se rapprocher de Naoki (vu ce qui était en train de se passer elle pouvait se permettre de faire référence à lui via son prénom), Riina laissa sa main libre s’accrocher à la veste du brun. Peut-être que se rapprocher ainsi ne fut pas une bonne idée. Du moins pour le jeune homme. Le chaton avait trouvé sa dulcinée et il ne semblait pas vouloir la laisser à aucun autre vu l’acharnement qu’il avait à planter ses griffes dans la veste de Naoki. Son objectif? Vraisemblablement atteindre son menton. Peut-être qu’une bonne éraflure à cet endroit éloignerait cet indésirable de sa chérie!

Naoki, reprend toi!!! Tu es un homme, un vrai, et ton seul amour c’est ces magnifiques petits billets de papier qui te promettent un avenir magnifique et une voiture de luxe. Cette fille, elle a beau être mignonne et sans défense, elle ne peut pas t’offrir ce que ton cœur désire, il faut abandonner, ne pas céder et surtout, lutter contre ce petit pincement au cœur et contre ton envie grandissante de la serrer contre toi pour la protéger de tout. Elle était seule, frêle et elle souffrait, mais il ne pouvait rien y faire, alors c’était bête de s’entêter, bête de rester avec elle et de lui accorder tous ses caprices. Et pourtant, il aurait décroché la lune si elle lui avait demandé. è.é Mais ça il n’en était pas conscient et il préférait ignorer être aussi atteint par une Host. Toute cette malédiction avait commencé à prendre forme plus concrètement quand il avait vu des larmes dans ses yeux de biches. Maudit sois-tu Riina!! Cette fille, elle le troublait presque autant que Luke Skywalker quand il a apprit l’identité de son paternel… Ne manquerait plus que ça et il allait faire une crise cardiaque…

Cette fille, c’est le mal, ne perds pas ton but des yeux… Facile à dire, surtout que pendant les quelques minutes où il l’avait porté dans ses bras, il avait réussi à ne penser à rien d’autre qu’à cette petite demoiselle qui semblait si seule. À rien, ni même aux filles qu’il comptait séduire pour de l’argent, ni à son boulot où… à rien de plus qu’à elle. Alors c’était ça, s’en faire pour quelqu’un d’autre? C’était comme ça qu’on ressentait l’affection? C’était troublant et désagréable, il préférait de loin être un être dépourvu de sentiments. Il s’en était très bien tiré pendant des années, comment revenir en arrière maintenant hein? Il aurait accepté de faire une croix sur bien des choses pour elle, et il ne voulait pas réaliser l’étendue des dégats qu’elle avait déjà fait sur son petit cœur. Entrant dans l’animalerie, il se saisit d’un chaton plutôt furieux et possessif qui semblait avoir eu le coup de foudre pour Riina. … Nao’ … pourquoi il observe cet animal avec jalousie? Parce qu’il est niché contre sa poitrine et qu’elle le gratte derrière les oreilles? è.é Peut-être bien… Bah quoi? Ça semblait être un endroit agréable et il aurait bien aimé pouvoir être un minet pendant quelques minutes, lui, il aurait profité de sa chance!

Était-ce pas provocation, ou pas envie qu’il avait accroché son regard à celui de la Host? Un mélange des deux? Un accident très tentant mêlé à l’envie de prouver à la bête à poil que c’était SA femelle… =w= oui, on a un petit problème de maturité ici si on se lance dans une guerre avec un chat. Mais regarder cette fille dans les yeux, c’est suicidaire, sans qu’il puisse se retenir, ses lèvres se posaient très doucement sur les siennes et son cœur s’emportait. Pour lui aussi, c’était troublant. Jamais il n’avait été nerveux ou angoisser pour un baiser. Jamais il n’avait eu peur de se faire frapper ou repousser, mais là, cette pensée pas très agréable ne le quittait pas… et si elle refusait de lui parler, et s’il était allé trop loin? Et pourtant, elle sembla accepter puisqu’elle se serrait d’avantage contre lui, s’accrochant à sa veste. Naoki ne put retenir le pervers en lui et sa main libre glissa jusqu’à la taille de la demoiselle qu’il serra un peu plus près en approfondissant le baiser. Mais il ne faut pas pousser notre chance Casanova, d’ailleurs, un peu trop près puisqu’il senti le cruel petit chaton se hisser en escaladant sa veste à coup de griffe. Vilain chasseur possessif. Sentant une boule de poil un peu trop près de son minois, il se recula en observant Riina, puis le chat, et encore Riina.

« Eh ……je ……….. je………………………… »

Attends là, t’es vraiment gênée Nao’? Pas tant par le baiser, juste la situation, cet abruti de chaton qui tentait de le défiguré et le minois de Riina… Il n’y pouvait rien, il aurait voulu dire quelque chose, avoir l’air brillant mais il restait tout simplement là à la fixer comme si elle était la prochaine merveille du monde. Tiré de ses réflexions par des griffes sur sa joue, il sursauta et attrapa la boule de poil avec un regard aussi jaloux qu’un gamin de deux ans qui se fait chiper sa voiture. =w= les hommes, ça ne vieillit jamais.

« C’est pas bientôt fini espèce de boule de poil?! è.é Trouve toi une autre victime ! »

Autre réalisation? Sa main libre était toujours sur la taille de la demoiselle, il le réalisa en toussant nerveusement. Ce n’était pas le temps de se mériter une gifle en faisait un geste brusque. Tel le James Band des baisers volés, il retira doucement sa main en lui servant son plus beau sourire. La bête féroce lui grognait à présent dessus… comme quoi, tous les moments romantiques ont une fin. Il devait dire quelque chose mais ses neurones refusaient de coopérer. Comme si vraiment, il pouvait se mériter des points – on y croit hein, crétin … il lança en passant nerveusement sa main maintenant libre dans ses propres cheveux.

« …. Ça valait la peine d’attendre finalement *0* »

T’aurais pu dire que tu tenais à elle, qu’elle était importante … un truc pour vraiment l’aider à mieux se sentir, pas une connerie à deux balles… Oui mais, on parle de Naoki, l’idiot des falaises, on y peut rien, il est crétin de nature. Et le pire dans tout ça? C’est qu’il avait terriblement envie de recommencer … Heureusement que le félin protestait avec hargne parce qu’il aurait sans doute sombrer à nouveau dans une étreinte…