Drame majeur dans la vie de Shigeko en cette belle journée d’hiver. À vrai dire tout avait bien commencé, son patron l’avait forcé à prendre une journée de congé et elle avait prévu de faire les boutiques questions de s’acheter une jolie robe ou un truc du genre. Bon évidemment, lorsqu’elle prévoit quelque chose le contraire se sent obligé d’arriver pour briser son beau moral. Elle se retrouvait donc là, devant un agent de police qui n’en avait rien à faire qu’on lui ait volé son sac à main. Franchement il y avait une tonne de chose très utile du genre… du maquillage, son cellulaire et d’autres trucs du genre qu’elle allait devoir se repayer s’il n’y avait personne de qualifier pour l’aider. Elle n’aurait peut-être pas du le laisser sur le sol alors qu’elle se changeait. Parce que voyez-vous, il faut toujours avoir des priorités dans la vie, il y a seulement certaines personnes qui ne les avaient pas à la bonne place. C’était complètement idiot de voir les choses de cette façon, mais en même temps elle n’avait pas pu pourchasser la personne parce qu’elle était occupée à terminer de se changer. Il n’était tout de même pas question de sortir d’une cabine en étant à moitié habillée simplement pour courir après un type inconnu.

Bon vu la tête du policier qui était supposé l’aider, ça n’aurait peut-être pas été une si mauvaise idée. Shigeko soupira en prenant place sur le siège près de la fenêtre à l’avant du commissariat. Elle n’avait même pas pu acheter sa robe en fin de compte et c’était vraiment dommage, c’était le genre de tenue parfaite pour une date, bien qu’elle soit probablement une cause perdue, mais ça c’était autre chose. Ce n’était pas qu’elle n’était pas appréciée des garçons, non en fait c’était plutôt eux qui laissaient à désirer. La prochaine fois, elle ne repousserait pas un type comme Keiji et n’arrêterait pas d’aimer son copain si c’était quelque comme Hiroto. Ils étaient encore de bons amis, mais ce n’était pas les amis qui faisaient des enfants forts. Quoi que l’idée d’être mère lui semblait ridicule, elle finirait surement par se faire voler son enfant de toute façon… Peut-être pas, mais il fallait dire qu’elle était plutôt dépitée en ce moment.

- Madame, auriez-vous une idée de l’apparence du voleur ?

« Voyez si je l’avais vu que je vous l’aurais surement dit avant mon cher monsieur… »

Il y avait quand même des limites dans la vie. Passe encore qu’il soit un incompétent, mais il n’était pas question que quelqu’un l’appelle madame. Elle n’avait que vingt-quatre ans quand même ==’ Se levant lentement pour replacer sa robe qui commencer à relever légèrement. C’était très inélégant et en plus elle était déjà assez courte comme ça. Et oui disons que Shigeko avait une certaine aversion pour les trucs qui n’étaient pas féminins et elle détestait tout ce qui était trop long. Donc tant pis pour les risques d’attraper le rhume, le pire qu’elle pouvait avoir à subir c’était de devoir demander à Akira de lui donner des conseils. Il fallait bien qu’il serve un peu cet ami è-é

Ayant quasiment envie de rentrer chez elle, Shigeko se retint simplement parce qu’elle avait besoin de son cellulaire. Il y avait tous les numéros dont elle avait besoin, notamment celui de l’antipoison pour se protéger de sa propre cuisine, mais en plus il y avait un agenda inclus donc elle en avait vraiment besoin. Le policier semblait un peu vexé par son attitude, mais qu’est-ce qu’elle en avait à faire. S’il faisait son boulot correctement elle le remercierait vraiment, mais sinon…

Il y a de mauvaises journées, vraiment, ces jours où vous auriez mieux fait de ne pas vous lever puisque tout ce qui est voué à arriver ne peut que rendre votre univers encore pire. Naoki était dans une de ses journées. Tout avait commencé avec la douche matinale, son colocataire avait pris toute l’eau chaude. Puis, le calvaire c’était perpétué lors de son boulot. Huit heures à travailler dans un salon funéraire et endurer des pleures, sans parler de l’énorme scène qui c’était déroulé devant lui alors qu’un employé avant inversé deux cercueil de pièce. Autant dire que les familles n’étaient pas comblées d’admirer un cadavre inconnu au lieu de celui de leur proche… Après de nombreuses discussions, un discours à l’employé en question et des menaces de mort de la part d’une veuve épeurée, il fini sa journée. Et qu’est-ce qu’un homme en costard cravate, beau comme un dieu fait lorsque le temps est gris ? Il va évidement au centre commercial dans le but de s’acheter de nouvelles fringues. L’apparence, l’apparence.

Comme si tout cela n’était qu’une horrible suite de tortures – et ce n’était même pas un vendredi treize, notre jeune homme déambulant dans le centre commercial, en route vers la boutique préférée, lorsqu’il aperçu, sur le sol, un sac à main féminin. Il aurait du s’abstenir de le ramasser mais, en bon gentleman qu’il était, il décida de le prendre et de fouiller à l’intérieur. Bon, il n’y avait aucune carte de crédit, pas non plus d’argent mais il y avait bien un cellulaire, du maquillage et quelques cartes d’identités. Normal me direz vous, les voleurs prennent ce dont ils ont besoin. Soupirant, il décida de faire un détour par le poste de police pour y déposer le sac à main, qui sait, la fille rudement jolie – à ce qu’il avait conclus par les pièces d’identités avait peut-être besoin de ce qu’il restait de ses trucs. Dans un geste noble donc, il s’arrêta devant le poste de police et, au comptoir des informations, dépose le sac à main. Le préposé eut l’air septique et lui demanda d’attendre… cinq minutes au bout des quelles, deux policiers l’encerclaient et lui demandaient de les suivre.

« Eeeh? »

Sans comprendre, et parce qu’on ne rigole par avec des bœufs, il se laissa escorter en affichant une mine vexée. Ça lui apprendra à être gentil, il aurait mieux fait de laisser ce sac là et de ne pas poser de question. À force de vouloir jouer au chevalier servant, il s’attirait encore plus d’ennuis. Armé de son air snob – il donnait l’impression d’être un riche après tout- il le laissa trainer jusqu’à la demoiselle qu’il reconnu comme la propriétaire du sac à main. Ah … c’était juste pour des remerciements, alors pourquoi être si formel? Il allait dire que ça n’avait pas d’importance lorsque le policier pris la parole :

« Mademoiselle ? Reconnaissez-vous le suspect ? Cet homme était en possession de votre sac à main »

Et il avait un air si fier, si fier d’avoir accompli sa mission que Nao’ ne peut s’empêcher de prendre son sourire arrogant et de rouler les yeux, vraiment exaspéré par l’incompétence des forces de la paix. Coupant cet abruti dans sa demande, il lança, tout à fait outré :

« Si j’avais volé son sac, je ne serais certainement pas assez stupide pour le rapporter vous en pensez quoi !? »

Non mais, il n’avait pas l’air d’un voleur en plus, habillé à la dernière mode, soigneusement peigné, il avait passé la journée à travailler mais le fait de devoir en débattre alors qu’il ne réclamait que son lit, que cette journée finisse, était épuisant. Naoki avait beau être un escroc, un Ace dans l’art de se faire payer par de vieilles femmes seules, il n’était pas un voleur de sac à main, on se calme, il avait beaucoup trop de classe pour ça. Pendant ce temps, le second policier fouillait le sac à main et se tourna vers la demoiselle :

« Vous aviez dit avoir un certain montant d’argent dans votre sac à main … mais il est vide. »

Puis, il se tourna vers Nao’ toujours exaspéré :

« è.é Qu’avez-vous fait de l’argent ?!? »

Notre jeune homme pris un air bien sombre. Ça y était, il avait atteint sa limite de stupidité en une seule journée et il en avait plus de marre d’être accusé à tord. Élevant le ton, vraiment offusqué, il déclara :

« Je vous ai dis que je l’ai trouvé. Ai-je vraiment l’air d’un mec qui volerait un sac à main?! è.é »

Bon si elle devait rester encore plus que vingt minutes en leur compagnie, elle allait définitivement tuer quelqu’un. C’était dommage que les forces de l’ordre soient aussi incompétentes, mais elle n’était pas certaine que son cas soit vraiment le plus important sur leur liste. Il y avait bien évidemment les jeunes riches de Tokyo qui devait lui être prioritaire, dommage qu’Akira ou Hiroto n’était pas libre aujourd’hui. Ce n’était surement pas une bonne façon de voir les choses puisqu’elle devrait bien évidemment attendre que les policiers trouvent le type qui lui avait volé son sac. Ça promettait d’être long, heureusement qu’elle avait une journée de congé. Comme ça elle aurait du temps à perdre…

Juste quand elle commençait vraiment à se tanner et à vouloir partir deux policiers se ramenèrent avec un type. Elle n’avait aucune idée de qui c’était, mais il était mignon. Pour une fois l’officier fit preuve d’un peu de tact en l’appelant mademoiselle au lieu de madame. C’était un bon début è-é ! Logiquement, ils n’étaient certainement pas sortis du commissariat pour chercher un pauvre voleur de sac à main et donc le type était surement venu pour le rendre ou un truc du genre. C’était hors de portée pour le pauvre policier qui semblait vraiment fier d’avoir trouvé le « coupable ». Le jeune homme sembla aussi s’indigner de la stupidité du type. Elle écouta attentivement ce qui se disait, mais elle était plutôt occupée à dévisager le policier. Bon normalement les mecs en uniformes c’est vraiment son genre, mais là il était vraiment trop idiot pour l’intéresser.

« Vous savez il n’a pas tord monsieur. Il a été assez gentil pour ramenez le sac… »

Sauf que dans sa fierté d’homme qui réussit à accomplir un objectif, il ne répondit pas. Son collègue commença à fouiller dans le sac de Shigeko ce qui eut le don de la mettre en rogne. Habituellement on ne fouillait pas dans le sac d’une demoiselle… Elle ne répondit pas lorsque le cher officier accusa le jeune homme d’avoir voler l’argent. Il n’y en avait pas tant que ça et à vrai dire, elle tenait beaucoup plus au sac en tant que tel. Elle ne manquait pas vraiment d’argent et pour les cartes de crédit c’était tant pis elle pouvait les désactiver. Le jeune homme insista sur le fait qu’il l’avait trouvé.

« De toute façon il a les mains beaucoup moins poilues que le suspect en question. »

Se rapprochant du type elle s’inclina légèrement lui, faisant tomber ses cheveux devant elle. Aussi stupide que cela puisse paraitre, elle lui était vraiment reconnaissante pour avoir retrouvé son sac à main. Elle lui donnerait bien une récompense ou un truc du genre, mais vu que son fric avait été volé… Ça allait plutôt mal, à la limite elle pourrait demander une avance à son patron, mais elle aurait l’air de quoi. Se relevant pour ne pas trop paraitre inférieure, Shigeko lui adressa un joli sourire, au moins c’était gratuit. Vraiment mal à l’aise à cause de la situation, elle hésita légèrement à prendre la parole. C’était un peu embarrassant maintenant que les policiers ne faisaient que la regarder un peu de travers. Soupirant légèrement, elle lui demanda :

« Est-ce que je pourrais… faire quelque chose pour vous remerciez ? »

Parce que bon, il ne fallait pas exagérer dans ce qu’elle pouvait le proposer non plus, à la limite il dirait non et elle se sentirait terriblement mal à l’aise. Sérieusement, elle se promit intérieurement de ne plus déposer son sac sur le sol, mais bon. Elle voulait juste que le gars se dépêche à répondre parce qu’elle était un peu tannée de devoir endure les regards des policiers. Ce n’était pas comme s’ils étaient vraiment assez compétents pour retrouver le véritable voleur, alors elle se contenterait de remercier la gentille personne qui lui ramenait son sac.

Ah l’incompétence policière, franchement, il s’en serait passé, pauvre homme souffrant d’une tragique erreur de jugement. Voilà comment c’était la vie, on essayait d’être gentil et tout vous retombait dessus. Si seulement il avait su, non seulement il n’aurait pas rapporté le sac mais il aurait encore moins daigné sortir du lit ce matin là. Même les ronflements et les plaintes de son colocataire semblaient un paradis comparé à cette journée désastreuse. Comment pouvait-on avoir autant de poisse en un seul jour, il en venait à se le demander alors qu’il était carrément trainé dans une salle d’interrogatoire pour répondre de son acte immorale, soit, rapporter un sac à main trouvé.

Naoki leva les yeux au ciel en se demandant si c’était ces mêmes hommes vraiment attardés qui veillaient à la sécurité dans les rues. Si tel était le cas, alors terminé, fini pour toujours, Riina la petite princesse n’était plus autorisée à circuler sans escorte. Parce que oui, quand on sait que la police met ses efforts à appréhender un redoutable gentleman, on sait qu’elle doit être vraiment utile pour combattre le crime et les violeurs. Pfff. De plus en plus insulté, il fut quand même reconnaissant à la demoiselle de tenter de l’aider.

« Vous l’avez entendu ? è.é C’était un geste de charité et ensuite, vous vous obstinez à m’arrêter. Pas étonnant que les gens soient d’un égoïsme s’ils se font accuser pour avoir voulu rendre service ! »

Oui blâmer le monde, un de ses passes temps préférés. Mais c’était tellement plus simple de s’en prendre à la société que d’assumer qu’il était pauvre parce que sa famille l’était et qu’il n’avait pas pu faire de grandes études. C’était tellement plus facile d’accuser les autres que de se remettre en question. Mais bon, sur ce point là, il avait tout à fait le droit d’accuser ses incompétents. Mais la goute qui fit déborder le vase et qui retire cet air calme de son minois serein, ce fut le coup de l’argent. Pourquoi diable volerait-il de l’argent si c’était pour rapporter le sac ensuite hein?! Leur logique était vraiment débile et il prenait comme uns insulte le fait d’être facilement accusé ainsi. Heureusement, la demoiselle – très jolie cela dit – vint une fois de plus à sa défense. Au moins elle, elle devait avoir une cervelle.

« è.é Vous voyez bien qu’elle vous dit que ce n’est pas moi. Elle au moins, elle a une cervelle ! »

Oui, on peut insulter des policiers s’ils vous ont accusé sans aucune preuve et ce, probablement uniquement pour se faire bien voir devant une fille mignonne. Minable. Mais le problème, c’est que notre Casanova avait plus qu’envie d’emmerder ces idiots en leur subtilisant leur « conquête ». Du coup, lorsqu’elle s’approcha, si naïvement en demandant comment elle pouvait se faire pardonner, il lui servi son plus beau sourire. Il ne savait pas si elle était riche, mais est-ce que ça avait de l’importance ? Cette fille était jolie oui, mais ce n’était pas du « matériel à épouse ». Et puis pour l’instant, ses pensées étaient dirigées vers une certaine voisine. Oui cet abruti était réellement entrain de se demander si elle avait mangé trois repas aujourd’hui et si elle avait envie de pleurer.

Crétin! Il secoua la tête pour chasser Riina de ses pensées, c’était trop bête de toute façon, elle ne collait pas à son standard de femme idéale, puis il reposa son attention sur le canon planté devant lui. Avec son sourire le plus charmeur, il s’approcha un peu d’elle. Savait-elle au moins qu’elle venait de se jeter pratiquement volontairement entre les dents d’un loup affamé ? Non. Enfin, n’importe quelle fille serait heureuse d’être la cible de son côté charmeur. N’importe quelle fille sauf ta voisine. Raaah sort de ma tête Riina. Avec son plus beau sourire, il s’approcha d’elle et se présenta avec la classe d’un gentleman :

« Serizawa Naoki. Et c’est toujours un plaisir de venir en aide aux demoiselles aussi jolies. »

Oh vous croyiez qu’il allait en rester là? En roulant les yeux lorsque le policier lui annonçait qu’il pouvait sortir, il se dirigea vers la porte, sans doute suivit par cette fille qui n’avait plus rien à faire ici. Il se pencha alors vers elle, parce que oui, il était grand, et lança :

« Mais un verre en si charmante compagnie n__n ça vaudrait le déplacement. »

Conclusion, ne jamais faire confiance à des policiers trop idiot pour réaliser qu’un voleur ne viendrait pas reporter lui-même le sac qu’il aurait dérobé. Ce serait vraiment stupide et de toute façon le jeune homme n’avait rien de quelqu’un qui voudrait voler parce que bon il était bien habillé. Bon après ça c’était très rassurant pour ce qui était des crimes plus graves, avec de la chance, ils s’amélioraient peut-être pour ce qui était de ça alors essayons de leur faire confiance. Le jeune homme semblait exaspéré par leur incompétence, mais elle ne pouvait pas grand faire en dehors de dire aux policiers que ce n’était pas lui le bon. Shigeko hocha donc la tête lorsqu’il dit que c’était un geste de charité et qu’il se faisait accuser pour rien. Les officiers semblaient de plus en plus convaincus que c’était lui. Elle ne savait pas exactement pourquoi ils s’entêtaient à penser ça, mais maintenant elle voulait remercier le jeune homme en bonne et due forme pour ensuite pouvoir retourner chez elle prendre un bon bain pour qu’au moins la fin de la journée soit acceptable.

Innocente comme elle pouvait l’être, elle voulut remercier le type qui lui avait ramené son sac à main. Tant pis pour les policiers, ils n’avaient rien fait donc ils ne méritaient de remerciement. Normalement, elle aurait peut-être trouvé dur le fait qu’il critiquait les policiers, mais vu leur grande compétence, elle n’allait pas penser qu’il avait tord. Elle sourit joyeusement pour répondre à celui que le jeune homme lui faisait. Shigeko ne voyait pas vraiment pour il faisait ça puisque ça l’avait surement emmerdé plus que d’autre chose de venir ici, surtout avec l’attitude de la police. Il semblait sympathique ce qui l’encouragea encore plus à vouloir le remercier. Le sourire charmeur aurait probablement pu la faire réagir davantage si elle ne s’était pas fixée sur l’idée qu’elle devait absolument le remercier. En même temps, elle était un peu trop innocente pour se rendre compte du changement, mis à part le fait qu’il s’était rapproché. Ce fut finalement lorsqu’il ouvrit la bouche pour se présenter, qu’elle réalisa qu’il avait un sourire charmeur et qu’il venait de la complimenter. Elle rougit légèrement avant de se racler la gorge.

« Mori Shigeko, enchantée »

Dommage qu’elle ne puisse pas retourner le compliment aussi facilement qu’une présentation. Normalement elle n’était pas si idiote que ça en présence des garçons, c’était simplement qu’elle était habituée à ceux comme Akira ou Hiroto donc pas vraiment le genre qui avait un sourire charmeur et tout ce qui va avec. Bon, il y avait Keiji qu’elle avait si gentiment repoussé de par le passé, mais ce n’était pas du tout la même chose. Lui c’était un idiot bon è-é. Le policier leur dit qu’il devait partir et Shigeko se contenta de suivre Naoki. Après tout, il ne devait pas l’avoir complimenté pour rien. Elle était innocente, mais pas tant que ça. Elle se sentit naturellement lorsqu’il se pencha vers elle, mais elle se contenta de sourire pour cacher son malaise. Un verre… C’était le genre de truc qu’elle regrettait habituellement, mais elle accepta quand même avec un enthousiasme étonnant, même pour elle-même.

« Avec plaisir. Vous avez un endroit en tête ? Sinon j’en connais quelques uns… »

Parce qu’il n’y avait pas trente-six façon d’interpréter l’expression, un verre, ce n’était pas comme s’il avait parlé de café ou de thé. Vu que la journée tirait à sa fin ça serait surement logique qu’ils ne parlent pas de simples boissons chaudes… Au moins, elle était relativement bien habillée pour sortir avec un mec. Ce n’était que pour le remercier précisons-le, mais elle était quand même soucieuse des apparences. Il était habillé à la dernière mode, donc elle devait être convenable. En même temps, elle ne devait pas être si horrible que ça s’il l’avait invitée. Une partie d’elle demandait à ce qu’elle aille s’arranger un peu. L’attente l’avait décoiffée, mais bon, elle ne le ferait pas, comme ça Naoki n’aurait pas à attendre.

S’il avait été seul, notre Casanova n’aurait probablement pas hésité à laisser ressortir le vilain garçon en lui et à taper au moins un de ses flics insupportables. Mais bon, il y avait une demoiselle dans la pièce et elle lui semblait beaucoup trop mignonne pour qu’il puisse se permettre de la choquer à vie ou de se faire mettre en prison devant elle. Au pire il risquait quoi, une nuit? Il n’aurait qu’à demander à Shun’ de venir le chercher et, juste la tête de son meilleur ami aurait bien valu la punition. Cette image le fit sourire et il se jura au moins un jour, de se faire arrêter uniquement pour embêter son colocataire. Bah quoi? Il avait des raisons d’en vouloir à l’homme qui demeurait avec lui, il l’avait incité à rencontrer Satan en personne. Le diable réincarné dans une fille qui ne quittait plus ses pensées. Katsumoto Riina. C’est donc dans une tentative désespérée pour ne pas penser à elle qu’il se concentra sur la mystérieuse femme au sac à main.

Cette fille devait être sourdre, c’était la seule solution car elle ne réagit pas instantanément à son compliment et à son sourire charmeur. Normalement, les femmes le frappaient en disant que les compliments, c’est faux, ou alors, elles étaient touchées. Mais aucune réaction… il n’y avait bien que Riina… Raah si seulement sa voisine pouvait sortir de sa tête, il serait l’homme le plus heureux du monde. Finalement, la mystérieuse inconnue se présenta en prenant une adorable teinte rosée. Les filles qui rougissent, c’est toujours mignon. Il se dit qu’elle ferait même une très bonne victime pour lui changer les idées ce soir. Du coup, il n’avait qu’à l’inviter, n’importe où, prendre un verre, juste assez pour priver ces crétins d’officiers de sa vue et les rendre bien jaloux en repartant avec la fille. Comme quoi, parfois les femmes sont des trophées.

Il lui proposa donc d’aller prendre un verre et elle accepta. Évidement qu’elle accepta, elles acceptent toutes. Y a-t-il une femme dans ce bas monde qui peut lui résister? Non, il est la kakkoité en personne, l’homme le plus beau que la terre ait porté….ouai bref, il n’a surtout aucun problème d’égo. Accompagnant la demoiselle à l’extérieur de la salle d’interrogatoire, il en était encore à l’observer avec un sourire amusé. Difficile de savoir ce qu’il pensait d’elle. Il se demandait vaguement si elle était riche. Car si la réponse était non, inutile de perdre trop de temps avec elle… En même temps, elle était mignonne et il avait une voisine à oublier. Peut-être que ça la ferait réagir si elle le voyait avec une autre femme? … Nao’? Neee? Arrête de penser. Tout sourire, il lança.

« Je ne suis pas un habitué du coin, j’en était à ma première escapade en territoire policier. Et espérons le, ma dernière….»

Bah oui, il ne comptait pas rapporter un objet, jamais. Quant à la première fois, c’était faux, évidement. À l’époque du lycée, il avait eu plusieurs démêlés avec la justice, notamment à cause d’histoire de vol mais ça, c’était le passé. Maintenant, ses coups bas, il les faisait avec plus de classe. Les vieilles dames seules donneraient n’importe quoi pour un peu de compagnie et de confort masculin. Ah Nao’ quel gigolo…

« Alors, si vous connaissez un bon restaurant, ça serait peut-être plus approprié vu l’heure actuelle. »

Parce que oui, il avait remarqué à la façon dont elle se tortillait, et au fait qu’elle devait être ici depuis des heures, que lui offrir de quoi se nourrir, c’était probablement la meilleur solution. De toute façon, sourire assuré, air gentil, il mentait très bien. Nao’ connaissait ce coin comme sa poche, il savait très bien qu’à des kilomètres, il n’y avait pas de restaurant hors de prix. Elle ne risquait pas de le ruiner de toute façon. Et puis, elle avait l’air assez sage comme fille, il put donc se permettre d’ajouter, avec un air entendu et terriblement craquant :

« Évidement, je vous invite. Faute d’avoir attrapé le coupable pour le vol de votre sac à main. »

Une fois en possession de son sac à main, Shigeko ne put s’empêcher de s’assurer qu’il y avait au moins son cellulaire et les trucs qu’elle avait laissé dedans. Évidemment, il n’y avait ni l’argent, ni les cartes de crédit, mais elle devait s’y attendre. Soupirant légèrement, elle se dit qu’elle devrait surement appeler les compagnies pour faire désactiver les cartes. Enfin, ce n’était pas si important que ça pour le moment puisqu’elle devait remercier le jeune homme qui lui avait ramené son sac. Elle ne savait pas trop comment puisque premièrement elle n’avait pas d’argent sur elle et deuxièmement elle n’avait aucune idée de ce qui lui ferait plaisir. Parce que bon, elle ne le connaissait pas… C’est pourquoi lorsqu’il lui proposa un verre, elle accepta immédiatement. Ce n’était pas du tout une bonne idée, considérant le fait que justement elle n’avait aucune idée de qui il était et qu’en plus elle ne tolérait pas du tout l’alcool, mais elle ne pouvait pas dire non. En plus de devoir le remercier, Shigeko le trouvait mignon donc autant en profiter, joindre l’utile à l’agréable. Puis ce n’était pas comme s’il avait l’air d’un vieux monsieur louche qui vous aborde en disant qu’il a des bonbons dans sa camionnette, donc elle n’avait rien à craindre. Oui, elle était vraiment innocente, mais il faut s’entendre sur le fait que niveau fréquentation masculine, elle n’a qu’Hiroto, Akira et Keiji comme référence et disons qu’ils ne sont pas vraiment des coureurs de jupons. Sauf Keiji, mais lui s’est améliorer avec le temps.

En entendant ce qu’il disait, Shigeko sourit légèrement. Sa première et sa dernière escapade en sol policier. C’était également le cas de la demoiselle parce que bon généralement elle s’arrangeait pour rien ne se faire voler et elle n’avait pas vraiment le profil de quelqu’un qui fréquente des endroits qui pourraient lui poser problème. Puis ses parents, enfin son père, voudraient surement la trucider si elle se mettait dans ce genre de situation. C’était mieux pour elle que ce soit sa dernière. En même temps un coup de fil à un de ses amis la ferait surement sortir rapidement, sauf qu’il n’était pas question de trop dépendre sur eux. Donc restons-en avec la théorie que ce serait sa dernière fois.

« Hmm… »

Il y avait notamment l’endroit où elle travaillait, mais il était hors de question de l’amener là-bas. Parce que Naoki serait considéré comme son copain et elle serait encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà encore plus après qu’il ait affirmé que c’était lui qui invitait. On repassera pour le remercier si c’était lui qui payait. En même temps, elle n’aurait pas pu payer vu que son argent avait été volé. Elle s’apprêtait à opposer un peu de résistance parce que bon elle voulait le remercier pas se faire inviter, mais s’arrêta bien rapidement en voyant l’air entendu et terriblement mignon que Naoki avait. Se mordant légèrement la lèvre, ses joues reprenant une teinte rosée, elle resta silencieuse afin de réfléchir à un bon restaurant pas trop cher. Trouvant finalement et mentalement ce qu’elle cherchait, elle dit joyeusement :

« Par ici. »

Un joli sourire pour compléter le tout, elle se dirigea vers un restaurant pas trop loin, assez classe, mais surtout pas trop cher. Elle y était allée à plusieurs reprises pour se sauver de sa cuisine désastreuse et oui elle cuisinait comme un pied donc généralement elle le regrettait lorsqu’elle en mangeait. Se tournant vers Naoki en espérant que ça lui plaise, parce que quand même ça serait bien qu’il aime vu la situation.

« Ça vous convient ? »

Quand même ce n’était pas mal du tout comme restaurant, il y avait plusieurs mets traditionnels ainsi que quelques mets occidentaux. Shigeko avait fait exprès d’en prendre un qu’elle connaissait parce que bon, elle saurait à quoi s’attendre au niveau des prix et tout…